Combien de temps durera la domination du dollar américain ?

L’an 301 a été une grande année pour l’Empire romain.

C’est l’année où, dans un contexte d’inflation galopante, l’empereur Dioclétien a publié son édit sur les prix maximums, fixant essentiellement les prix d’à peu près tout dans l’Empire romain.

Le prix du blé, le salaire d’une journée de travail, un quart d’huile d’olive, les tarifs de transport : tout était fixé par l’édit de l’empereur, et appliqué sous peine de mort.

L’édit de Dioclétien, tristement célèbre, n’a pas fonctionné, et l’empire a plongé dans une inflation encore plus grave.

L’autre grand événement de l’an 301 est l’introduction de la pièce d’or solidus, soit environ 4,5 grammes d’or presque pur.

Alors que les Romains avaient l’habitude de dévaloriser leurs autres pièces, comme le denier et le sesterce en argent, le gouvernement a réussi à maintenir la valeur et la pureté du solidus en or.

Même des centaines d’années plus tard, après la chute de l’empire romain d’Occident aux mains des barbares et la concentration du pouvoir impérial à Byzance, le solidus en or était toujours à peu près aussi pur qu’au début des années 300.

C’est un bilan extraordinaire pour la stabilité monétaire. La confiance dans le solidus d’or était si élevée, en fait, que plusieurs tribus et royaumes du monde entier utilisaient la pièce pour le commerce et l’épargne.

Cela devint une source de fierté pour l’Empire byzantin ; Justinien Ier, qui régna au milieu des années 500, déclara que le solidus était « accepté partout d’un bout à l’autre de la Terre » et qu’il était « admiré par tous les hommes dans tous les royaumes, car aucun royaume n’a une monnaie qui puisse lui être comparée ».

Ce n’est qu’au milieu du 11e siècle, plus de sept siècles après l’introduction du solidus, qu’un empereur a commencé à déprécier la monnaie.

Tout comme Hemingway décrit la faillite, la dépréciation du solidus a été progressive… puis soudaine.

L’empereur Constantin IX, qui a régné de 1042 à 1055, a réduit la pureté de l’or à 87,5 %. Son successeur l’a ramené à 75 %. À la fin du siècle, elle n’était plus que de 33 %.

Le reste du monde s’en aperçoit. La puissance politique, économique et militaire de l’Empire byzantin s’affaiblissait. Et avec la dépréciation rapide du solidus, les commerçants internationaux cherchaient d’autres options.

Bientôt, les villes-États italiennes en plein essor, en particulier Venise et Florence, ont commencé à frapper leurs propres pièces d’or. L’Italie devenant rapidement la puissance économique dominante en Europe, ses ducats et ses florins ont été largement acceptés et ont essentiellement remplacé les pièces byzantines dans le commerce international.

Tout au long de l’histoire, en fait, les monnaies de réserve ont régulièrement changé, aussi fréquemment que le pouvoir et la richesse se déplacent.

Par exemple, le real de ocho espagnol a été la monnaie de réserve dominante pendant des centaines d’années, tout comme l’empire espagnol était la puissance dominante dans le monde.

Mais la richesse et la puissance de l’Espagne ont fini par décliner, et le real de ocho a été remplacé. Le florin néerlandais a dominé le commerce européen dans les années 1600 et 1700, tout comme la richesse et la puissance des Pays-Bas. Pourtant, il a été supplanté par l’Empire britannique et la livre sterling dans les années 1800 et au début des années 1900.

Les États-Unis et le dollar américain ont conservé ce statut au cours des 80 dernières années. Et c’est toujours le cas à l’heure actuelle.

L’histoire, cependant, est très claire sur ce point : la richesse et le pouvoir se déplacent. Les monnaies de réserve changent. Et il serait insensé de penser que cette fois-ci, c’est différent.

Les monnaies de réserve conservent leur statut parce que le reste du monde a confiance – confiance dans la solidité de la monnaie, confiance dans la puissance et le prestige du pays qui l’émet.

Mais soyons honnêtes : le reste du monde ne déborde probablement pas de confiance dans les États-Unis en ce moment.

Ils regardent cette catastrophe honteuse et déshonorante en Afghanistan et se demandent : « Est-ce vraiment la superpuissance dominante du monde ? »

Mais c’est plus que l’Afghanistan. Ce sont des déficits sans fin. Ce sont les initiatives de dépenses ridicules qui paient les gens pour rester à la maison et ne PAS travailler. C’est une inflation croissante due à l’érosion continue du dollar américain.

Rien de tout cela n’inspire la confiance.

Il y a près de 1 000 ans, les commerçants étrangers ont commencé à chercher de nouvelles options après avoir perdu confiance dans le solidus et dans le gouvernement byzantin.

Aujourd’hui, il y a déjà des banques internationales, des entreprises multinationales et des gouvernements étrangers qui commencent à se diversifier en dehors du dollar américain.

C’est un changement majeur. Ce n’est pas quelque chose qui va se produire du jour au lendemain ; comme la dépréciation du solidus, cela va se faire progressivement… puis soudainement.

Il y aura de petites étapes et des événements mineurs qui se dérouleront sur une période de plusieurs années. Une grande partie de ces événements se sont déjà produits.

Mais le résultat final sera une forte baisse de la part de marché du dollar américain dans les réserves mondiales. Et pour quiconque détient des dollars américains, cela signifiera BEAUCOUP plus d’inflation.

Note Flo : Combien de temps durera la domination du dollar américain ? Eh bien jusqu’au moment où toutes ces factions élitistes se seront mises d’accord sur l’après krach. L’empire américain n’est qu’une étape dans ce plan mondialiste, mais il y a des divergences entre toutes ces factions par rapport à ce à quoi devrait ressembler le nouvel ordre mondial post dollar.

Une chose est certaine : toutes ces factions visent au final la gouvernance mondiale et la monnaie mondiale unique et tout ça a déjà été planifié il y a longtemps (ils ont du retard).