Résumé: L’observation des lieux sacrés partout sur la planète (mégalithes, monuments, ouvrages de terre, lieux de cérémonie) révèle qu’ils ne sont pas situés au hasard, mais sur des lignes géométriques précises. La Terre est tissée d’un réseau de ces lignes qui sont les manifestations physiques de flux énergétiques. Bien qu’il n’en soit pas fait mention dans notre éducation conventionnelle, ces faits ont été bien documentés dès les années 1930. Les peuples anciens détenaient la connaissance de ces flux et l’ont imprimée dans le paysage. Les indigènes actuels d’Australie et d’Amérique du Sud ne l’ont pas oublié.
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Depuis l’espace, la Terre nous apparait comme une boule ronde et lisse très légèrement aplatie aux pôles. Nous distinguons facilement les mers et les continents, mais à première vue aucune structure régulière, aucun réseau, aucun treillis n’y sont apparents. Si un réseau de lignes structurées existe, il faut chercher d’autres indices.
On peut tout d’abord noter que puisque la Terre tourne autour d’un axe qui traverse les pôles, ces points se distinguent des autres parce qu’ils ne bougent pas. Ils auront donc un statut particulier dans un réseau.
A partir de ces 2 pôles, on peut également construire l’équateur, comme cercle équidistant des 2 pôles. Toutefois il en est déduit par réflexion, il n’est pas apparent concrètement par des caractéristiques physiques reconnaissables sur le terrain. De même, par construction sur le globe, on peut tracer des cercles qui passent par les pôles et entourent la Terre. Ce sont les méridiens. Puis, si on trace les cercles horizontaux, donc perpendiculaires aux méridiens, appelés parallèles, on obtient une grille de repérage et de géolocalisation au moyen de laquelle on peut désigner n’importe quel point de la Terre par ses coordonnées.
Ce sont ces coordonnées, par exemple, qui sont utilisées par les satellites géostationnaires GPS (Global Positioning System – ou système mondial de localisation). La géodésie est la science qui a pour objet de mesurer la surface de la terre et de définir un système de repérage tel que la longitude et la latitude. Toutefois, cette grille semble être une convention choisie arbitrairement par quelques spécialistes qui ne correspond pas à une réalité physique.
Il existe effectivement un treillis de lignes entrelacées qui se révèlent par leurs traces physiques sur la Terre. Ce treillis est différent du système de méridiens et de parallèles, mais par certains aspects, il présente quelques rapports avec lui. Des pionniers l’ont redécouvert à partir de la fin du 19e siècle. Nous allons les suivre pas à pas dans leurs découvertes. Dans ce premier article, nous nous intéressons aux alignements de sites. Dans le suivant, nous explorerons comment le treillis est organisé sur le plan planétaire et dans le troisième quelle est sa fonction et comment il évolue avec le temps.
Les alignements de sites anciens en Angleterre ou lignes de ley
Au 19e siècle, à peu près en même temps, plusieurs personnes en Europe sont intriguées par la disposition de certains lieux antiques ou lieux de culte qui commençaient à susciter de l’intérêt, et font quelques investigations rudimentaires avec leurs propres moyens.
Ainsi, en Angleterre, William Black s’intéressait au réseau subsistant des anciennes routes romaines. De fil en aiguille, il se rend compte qu’il existait un filet de lignes droites qui couvrait la Grande-Bretagne et au-delà. Des lignes radiales et polygonales reliaient des points et édifices précis du paysage, dont certains constituaient des bornes de comtés. En 1870, il fait une conférence à la British Archaeological Association où il expose sa théorie. Il énonce que Entre les monuments existe un marquage fait de lignes géométriques qui couvrent l’ensemble de l’Europe occidentale”.
En 1882, G. H. Piper fait une causerie où il énonce que Si on trace une ligne depuis la montagne Skirrid-fawr vers la Pierre d’Arthur au nord, elle passe par Hatterall Hill, et les châteaux de Oldcastle, Longtown Castle, Urishay et Snodhill.
Dans notre culture occidentale contemporaine, le concept d’alignements de sites est généralement attribué à l’anglais Alfred Watkins dans les années 1920, bien qu’à la même époque d’autres aient eu la même idée, tel l’astronome anglais Norman Lockyer. En 1921, en se promenant à cheval dans les collines de Blackwardine situées dans le Hereforshire, Watkins remarque que de nombreux sentiers semblent relier une colline à une autre en ligne droite.
En examinant ensuite une carte, il a l’intuition soudaine de l’alignement de sites préhistoriques. Recherchant des preuves visuelles de cette théorie, il découvre que des sites tels que des pierres levées (menhirs), des collines rondes artificielles ou tumulus (qu’on prétend être d’anciennes structures funéraires) sont situés en ligne droite sur des kilomètres à travers la campagne. Il prend de nombreuses photographies sur le terrain et constitue un club de recherche, le Straight Track Club. Watkins produit conférences, articles et livres (The Old Straight Track, 1925).
Watkins remarque que ces lignes traversent des lieux dont les noms comportent le suffixe ley (ou lay, lee, leigh, lea, ly). Cet ancien mot anglo-saxon signifie espace dégagé, tel que clairière, prairie ou couloir de dégagement. C’est pourquoi il les nomme lignes de ley. Plus tard, il abandonne cette terminologie pour le terme piste ancienne rectiligne (old straight track). Mais le terme ley a été repris tel quel par d’autres et a subsisté dans l’usage.
Les jalons des lignes de ley
Quand ils détectent une ligne de ley, Watkins et ses collaborateurs la remarquent par des éléments du paysage physiquement repérables. Puis en l’examinant plus attentivement sur le terrain, ils trouvent d’autres éléments moins visibles, parfois enterrés.
Les jalons de ces lignes sont des éléments soit naturels, soit construits de main d’homme: lieux liés à l’eau (mares, sources, puits), tumulus, dolmens, menhirs, cromlechs (cercles de pierres), cercles et ouvrages de terre, châteaux, églises, collines de forme particulière.
Pour Watkins, il semblait logique que ces lignes étaient les traces d’anciennes voies de transport existant avant l’occupation romaine. Les sites seraient alors des points de repérage pour les voyageurs, des points de mire et de halte à travers le paysage, de colline en colline. Sans plus éléments, il lui était difficile d’imaginer leurs véritables fonctions que nous exposerons dans le troisième article de cette série.
Par la suite, ces lieux auraient été utilisés pour y construire des temples et constructions sacrées. On sait effectivement que les chrétiens ont construit leurs églises, les grandes cathédrales et autres sites sacrés à l’emplacement de cultes anciens pré-existant. Les lignes de ley existaient indéniablement aux temps préhistoriques.
John Michell et la ligne St-Michel
Après une période de vague oubli de l’existence des lignes de ley, John Michell leur apporte une contribution majeure dans son livre The View Over Atlantis (1969). Il y fait connaitre les observations de Watkins, les resitue dans un contexte plus large qui fait appel aux connaissances anciennes, à l’énergie, la radiesthésie, les OVNI, et donne l’impulsion pour d’autres investigations.
Il met en évidence une ligne qui traverse tout le sud de l’Angleterre sur 600 km. Elle démarre à la pointe sud-ouest, en Cornouailles, au Saint-Michael’s Mount, une ile de forme pyramidale située dans Mount’s Bay. La ligne traverse des sites célèbres comme Glastonbury et Avebury, et passe par de nombreux bâtiments religieux dédiés à St-Michel. C’est pourquoi elle est nommée la ligne St-Michel. Bien entendu, ce n’est là qu’un nom relativement récent, car elle existait bien avant la christianisation, et son nom était ligne Atlas.
La ligne St-Michel est orientée sur le rayon du soleil levant du 8 mai qui est justement la date de la fête printanière de St-Michel.
Triangles et polygones
De nombreuses lignes sont progressivement découvertes, et en se croisant et s’entrecroisant, elles forment un tissu géométrique. Comme le signalait déjà en 1939 le Major H. Tyler dans son livre The Geometric arrangement of Ancient Sites, beaucoup de lignes rayonnent à partir d’une intersection commune. Ainsi 8 lignes divergent depuis l’église de Wooburn (Buckinghamshire).
Le tissu géométrique est composé de triangles, quadrilatères et autres polygones. Les triangles ont souvent leurs côtés égaux: isocèles ou équilatéraux. Sir Norman Lockyer (1836-1920), un astronome royal, remarque que Stonehenge, le château de Grovely (Grove-ley) et Old Sarum (Salisbury) forment un triangle équilatéral de 10 km de côté.
Dans d’autres cas ce sont des triangles avec un angle droit (triangle rectangle). Glastonbury, Stonehenge et Avebury forment un triangle rectangle parfait, qui est orienté approximativement vers le nord. Le côté Glastonbury /Avebury est situé sur la ligne St-Michel.
Le côté Glastonbury /Stonehenge de ce triangle est aussi l’un des côtés d’un décagone (polygone à 10 côtés) mis en évidence par John Michell.
Dans certains cas, des sites sont situés sur des cercles concentriques autour d’un centre de rayonnement.
Dans d’autres endroits, des leys sont parallèles sur plusieurs kilomètres. Cela pose question sur leur interprétation en tant que pistes anciennes. Où mèneraient-elles? Pour Tyler, les alignements étaient présents avant les pistes et marquaient une division géométrique rectangulaire du terrain.
Dans son livre Megalithic Sites in Britain (1967), le professeur Alexander Thom observe: Il est remarquable que 1000 ans avant les premiers mathématiciens de la Grèce antique, des gens de ces iles avaient non seulement une connaissance pratique de la géométrie et étaient capables de mettre en place des dessins géométriques élaborés, mais savaient aussi installer des ellipses basées sur les triangles pythagoriciens.
Alignements de sites sacrés dans toute l’Europe
Les membres du Straight Track Club de Watkins étaient très actifs et certains ont recherché l’existence des lignes de ley dans d’autres pays. Par ailleurs, au même moment, dans ces pays mêmes, des investigateurs locaux s’intéressaient également au sujet.
Au cours des années suivantes et jusqu’à nos jours, plus on recherche ces lignes, plus on y porte attention, et plus on en découvre partout en Europe. De plus l’évolution technique a apporté des moyens supplémentaires de détection de ces alignements par des photos aériennes et encore mieux par des photos satellites qui ont rendu cette tâche beaucoup plus facile.
En effet, on s’est rendu compte que certaines lignes visibles d’en haut sont difficilement repérables sur le terrain. Parfois, elles sont signalées seulement par une couleur différente des végétaux, ou soulignées par des bordures de champ, un chemin de campagne, une route ancienne.
Les découvertes des Romains
Les chroniqueurs romains rapportent qu’au moment de leurs conquêtes, ils ont trouvé des lignes droites dans presque tous les pays en Europe, en Crête, dans la région de Babylone, et en Afrique du Nord. Ces tracés existaient donc bien avant eux.
Ils ont également constaté la présence de menhirs alignés dans la campagne toscane en Italie, une région occupée par les Étrusques.
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Les dépâtures de Gargantua
En marge des alignements eux-mêmes, je signale un folklore peu connu, associé à certains monts et buttes en France, qui fait intervenir le géant Gargantua. Certains veulent y voir le besoin de merveilleux des gens, qui imaginent ces histoires pour supporter leur vie dure, mais il se pourrait bien que ce soit aussi une allégorie pour dire que ces monts sont investis ou l’ont été par des forces ou énergies supérieures.
Gargantua, un peu maladroit parfois à cause de sa taille, se promène un peu partout en France. Quand il parcourt la campagne, de la boue s’attache à ses chaussures, qui deviennent “empâtées” et il arrive qu’une masse s’en détache. Cette masse, appelée dépâture ou dégallochée, forme une colline ou un mont, déposé sur la plaine.
Ainsi, en Charente, la colline du Pinsonneau, au sud de Baignes Sainte-Radegonde, et la motte de Coiron sont des dépâtures oudégottures de Gargantua. De même la butte de Sancerre dans le Cher, le mont Garganet (nom issu de Gargantua) et le mont Ceix en Corrèze. On en trouve dans une bonne partie de la France, surtout la moitié Nord.
D’autres fois, en s’activant, Gargantua renverse sa hotte et son contenu devient des amas de rochers. Ou bien il se déculotte et dépose sa crotte. Dans l’Ain, le lac de Nantua a été pissé par Gargantua, tandis que le mont qui domine la ville est une catole (une crotte) qu’il a laissée là. Dans le Maine-et-Loire, la ville de Bouzillé la bien nommée en est une également.
Le christianisme a diabolisé Gargantua en rebaptisant en lieux du diable les lieux, gouffres, chaos rocheux, et pierres dressées nommés de son nom. À l’opposé, d’autres lieux ont été sanctifiés et consacrés à l’Archange Saint-Michel, dont beaucoup de Monts Gargan. Ainsi en est-il à Rouen du quartier appelé Mont Gargan. Le Mont Saint-Michel était un ancien lieu de culte à Gargantua.
La tradition rapporte que Gargantua aurait été emporté par Merlin ou Morgane en Féerie (l’ile d’Avalon, donc Glastonbury), où il vit toujours.
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En Allemagne
En 1929, Wilhelm Teudt, un prêtre allemand, publie un livre intitulé Germanische Heiligtümer (Sanctuaires germaniques) où il rapporte l’existence de lignes sacrées en Allemagne centrale. Ces lignes relient des sites antiques sur des centaines de kilomètres en ligne droite et forment des figures géométriques.
Toujours à cette époque, le géographe allemand Joseph Heinsch était intrigué par la cathédrale de Xanten et par sa mosaïque au sol qui représentait une carte orientée des églises de la région. En 1939, dans une conférence intitulée Principles of Prehistoric Cult-Geography, il explique que les centres sacrés étaient situés sur des figures géométriques en lien avec les constellations. Certaines lignes orientées à l’ouest reliaient des centres dédiés au culte de la lune à d’autres orientées à l’est reliaient des centres dédiés au soleil. Les unités de mesure employées étaient des fractions simples des dimensions terrestres.
En France, Xavier Guichard
En France aux alentours de 1910, Xavier Guichard (1870 – 1947) étudie l’origine des noms de lieux (toponymes). Il se concentre particulièrement sur le toponyme alesia qui revient de façon récurrente sur tout le territoire français (plus de 400 sites). Ses déductions sont rapportées dans son livre Eleusis Alesia, Enquête sur les origines de la civilisation européenne (1936).
Selon lui, on retrouve le nom alesia sous les formes indo-européennes Alaise, Alès, Alis ou Alles. Il signifie point de rencontre, lieu de halte lors des voyages. Il est étonnant de remarquer la consonance phonétique entre alaise et ley. Mais Guichard n’avait probablement pas connaissance des travaux de Watkins.
Alésia est apparenté au mot grec Eleusis. Éleusis était une ville de Grèce située à 20 kilomètres d’Athènes, célèbre pour son culte consacré à Déméter et à sa fille Perséphone. Dans la religion grecque antique, les mystères d’Éleusis célébraient ces déesses-mères et sont à l’origine des cultes liés aux vierges noires qui se sont répandus en Europe.
Ces lieux sont presque systématiquement associés à une colline dominant une rivière, à un puits ou à la présence de sel. D’après Guichard: Ces villages ont été établis dans les temps anciens selon des lignes astronomiques immuables, déterminées d’abord dans le ciel, puis transférées sur Terre à intervalles réguliers, chacun valant un 360e du globe.
Ils sont placés le long de lignes nord-sud parallèles s’étendant dans toute l’Europe, équidistante de 1° d’arc, une valeur que nous retrouverons avec Bruce Cathie (deuxième partie). Cela implique que les constructeurs antiques de ces villages connaissaient les pôles et l’équateur, les mouvements des astres, le partage du cercle en 360°, la longueur du degré terrestre, enfin les coordonnées géographiques, longitudes et latitudes.
Les lieux sont également répartis sur 24 lignes géodésiques qui rayonnent à partir d’un centre, Alaise, près de Besançon. Ce centre serait le centre rituel et mythique de l’Europe pour le culte des vierges noires.
La Grèce, Jean Richer et l’axe Saint-Michel Apollon
Dans les années 1950, le français Jean Richer installé en Grèce fait des investigations à propos des temples grecs, qu’il publie dans son livre Géographie sacrée du monde grec. Il remarque que les temples et les Oracles sont souvent situés à des emplacements difficilement accessibles, ce qui n’était pas compatible avec l’objectif d’une fréquentation populaire. Il se demande donc quelle en est la raison. Il pressent que ces centres étaient reliés, mais il ne sait pas pourquoi.
C’est en rêve qu’il obtient la réponse. Une statue d’Apollon lui montre la connexion entre les sanctuaires qui le représentaient à Delphes et Athènes. A Delphes se trouve l’ancien Oracle de la Terre-Mère et Athènes abrite le temple de l’Acropole dédié à Athéna. Une fois réveillé, il prend une carte, trace la ligne Delphes – Athènes, et constate qu’elle se prolonge sur l’île de Délos, le lieu de naissance d’Apollon, et au temple d’Apollon de Kamiros sur l’île de Rhodes. La ligne traverse d’autres sites sacrés dédiés à Artémis tel que le Temple d’Agra.
Un peu plus tard, Lucien Richer, le frère de Jean, poursuit cette recherche, prolonge la ligne vers le nord-ouest et vers le sud-est où il trouve bien d’autres correspondances. Dans un article daté de 1977 intitulé L’axe Saint-Michel Apollon, il décrit cet alignement qui s’étend jusqu’à l’extrémité de l’Irlande, à l’ile sacrée de Skellig Michael, traverse de nombreux sites célèbres dédiés à St-Michel comme Saint Michael’s mount déjà nommé à la pointe de la Cornouailles en Angleterre; le Mont Saint-Michel en Normandie; La Sacra di San Michele dans les Alpes italiennes et Monte Sant’Angelo dans la péninsule italienne Gargano, sanctuaire ancien dédié à Saint-Michel; le temple d’Artémis à Corfou; Delphes; Délos, et se prolonge jusqu’au Mont Carmel en Israël, couvrant ainsi une distance d’environ 4000 km. Là, il se divise en Israël et en Égypte, puis rejoint La Mecque en Arabie Saoudite.
Si le nom de Saint-Michel est chrétien, les sites qui lui sont dédiés sont d’origine pré-chrétienne. Ils ont été auparavant dédiés par les druides aux dieux du soleil et aux déesses-mères de la terre. Puis ils ont été absorbés par les chrétiens et renommés.
Jean Richer découvre aussi, par l’examen de monnaies anciennes, que des lignes marquées par des temples rayonnent de Delphes, Délos et Sardes, et forment la roue d’un zodiaque (voir plus loin d’autres exemples de roues zodiacales)
Evora au Portugal
Depuis les années 1930, la popularisation du concept d’alignements de sites sacrés a permis d’attirer l’attention sur ce phénomène dans d’autres pays et beaucoup d’autres ont été repérés. Par exemple au Portugal, le double cromlech d’Almendres, dans le complexe d’Evora, est aligné avec deux autres sites anciens sur 50 km: le dolmen de Anta Grande dans le site de Zambujeiro; le cromlech de Xuarez de forme rectangulaire près de Monsaraz.
L’azimut de 110° de cette ligne est celle de la pleine lune du printemps.
Alignements astronomiques
Evora au Portugal, Xanten en Allemagne, Delphes en Grèce, la ligne St-Michel anglaise, il devient clair que l’astronomie joue un rôle important dans la conception de certains sites. Plus on cherche à comprendre ces rapports et plus on trouve de liens.
On entre là dans le domaine de l’archéoastronomie. L’archéoastronomie résulte de l’association de l’astronomie et de l’archéologie pour déterminer les connaissances et les représentations des anciens, à partir des inscriptions qu’ils ont laissées dans leurs monuments. Elle est née dès les années 1960 avec des chercheurs de terrain qui en ressentaient l’évidence. Mais elle était rejetée alors par les universitaires. Cette situation est en train de changer peu à peu alors qu’arrivent à la fois de nouvelles générations plus ouvertes et de la matière archéologique plus abondante pour l’attester. Elle est maintenant reconnue par l’université avec prudence, et même étudiée (voir K. Gadré, Culture Diff’).
On constate que de nombreux sites archéologiques présentent un ou des axes orientés dans des directions précises. Ces directions sont généralement en rapport avec le soleil ou la lune. Par exemple avec leur lever au moment de l’équinoxe ou du solstice ou à une autre date significative. Citons quelques exemples supplémentaires.
En France
L’ouverture de la grotte de Lascaux en Dordogne est orientée face au soleil couchant du solstice d’été. Au château cathare de Montségur, le premier rayon de soleil à l’horizon du solstice d’hiver traverse le château dans sa longueur par une petite ouverture. Au solstice d’été, il traverse les quatre archères du donjon au nord-ouest avec une précision millimétrique. A Carnac, en Bretagne (France), l’orientation des alignements de menhirs correspond au soleil levant du solstice d’été. Autrement dit, le rayon solaire balaie à cet instant tout l’alignement jusqu’au cromlech à l’extrémité sud-ouest.
En Allemagne
L’Allemagne est aussi dotée de centres préhistoriques, tels le cercle de Goseck et le cercle de Goloring. Le cercle de Goloring, situé en Rhénanie Palatinat proche de Coblence, a été étudié dès 1948 par le Dr. Röder. Il est composé d’un fossé circulaire de 175 mètres de diamètre, 80 cm de profondeur environ et une largeur maximum de 6 m. Autour se trouve un talus circulaire de 190 m de diamètre, 7 m de large et 80 cm de haut. Ses proportions sont similaires à celles de Stonehenge. Dans des études récentes, le Dr Zack avance que le Goloring est une horloge solaire géante.
Le cercle de Goseck situé en Saxe-Anhalt a été découvert en aout 2003 par survol aérien et étudié par Wolfhard Schlosser. Ce ne sont pas ici des constructions en pierre, mais des talus en terre et des palissades de bois qui ont difficilement survécu au temps. De 75 m de diamètre, il comprend 3 cercles concentriques de terre et d’épieux de bois avec chacun 3 ouvertures qui coïncident avec les levers et couchers du soleil aux solstices d’hiver et d’été. On peut le mettre en rapport avec le disque de Nébra trouvé à moins de 30 km de là, et avec le cercle de culture de Grasdorf qui est apparu en 1991 près de Hildesheim à 150 km plus au Nord-Ouest (voir article Diagrammes de champs).
En Angleterre et en Écosse
Au début du 19e siècle, N. Lockyer déjà nommé plus haut repère une ligne d’importance astronomique issue de Stonehenge, longue de 35 km, qui trace la course du lever de soleil de milieu de l’été.
En 1965, le professeur Gerald Hawkins suggère que les constructeurs de Stonehenge avaient des connaissances astronomiques poussées.
En 1967, un professeur de technologie en retraite, Alexander Thom, publie un livre Megalithic Sites in Britain qui a un retentissement important. Il relate ses mesures sur plus de 500 pierres qu’il a étudiées sur le sol écossais et brittanique. Il énonce que les monuments mégalithiques tels que que Stonehenge, Avebury, Long Meg, mais aussi bien d’autres de taille plus modeste dont les pierres semblent placées au hasard, suivent en réalité un plan précis au millième, basé sur des figures géométriques (cercles, ellipses ou autres). La géométrie des cercles de pierres dérive des positions extrêmes du soleil, de la lune et des étoiles au moment de leur lever à l’horizon.
Le site du Calanais ou Callanish en Écosse se présente comme un vaste champ de pierres levées. Pour Alexander Thom, ses pierres forment un calendrier basé sur la position de la Lune. Il suggère que l’alignement des pierres, lorsqu’on regarde vers le sud, pointe vers la pleine Lune du milieu de l’été derrière une montagne lointaine appelée Clisham.
Même des églises, pourtant bâties à des époques plus récentes, ont des orientations reliées à l’astronomie. À une certaine date, des rituels avaient lieu pour célébrer le courant d’énergie qui coule selon les lignes qui les traversent, afin de distribuer cette énergie aux alentours et d’en faire bénéficier les récoltes.
En Irlande
Dans les années 1980, Martin Brennan (voir son livre The Star and the Stones) a dépensé une énergie incroyable pour faire admettre sa théorie sur le rapport entre l’orientation des couloirs des tumulus (dolmens recouverts de terre) et le calendrier (solstices, équinoxes et le jour à mi-temps entre les deux). Par la suite, beaucoup l’ont suivi dans ses déductions sur le lien astronomique. Un magnifique exemple est l’entrée sud de NewGrange, en ligne avec un menhir et un tumulus, et dont le couloir d’entrée est éclairé au premier rayon du solstice d’hiver. D’autres couloirs sont dans l’axe d’une ligne de ley.
En Amérique latine
Teotihuacan est un site archéologique du Mexique qui était un véritable ville, structurée par sa longue “allée des Morts” rectiligne qui la traverse sur 4 km environ selon un axe presque nord-sud, avec une déviation de 15° 50′ vers l’est. Il s’y trouve de nombreuses pyramides à degrés, dont au nord la “pyramide de la Lune”, et au milieu la “pyramide du Soleil”. L’orientation correspond au lever du soleil du 13 aout. Dans son ouvrage Cycles of the Sun, Mysteries of the Moon: The Calendar in Mesoamerican Civilization (1987), le Dr. Vincent Malmström fait remarquer que cette date représente le commencement du monde dans la mythologie Maya.
Plus au sud, en Bolivie, à proximité du lac Titicaca, se trouvent les ruines de la ville de Tawanaku. Elle comporte elle aussi des pyramides à degrés et d’autres monuments tels que la porte du soleil. Son orientation astronomique est précise. Toutefois, elle ne peut être comprise (selon Posnansky) que si elle se rapporte au ciel tel qu’il était en 15’000 avant J.C. D’autres éléments sont en faveur de cette date, par exemple l’existence de quais à une distance du lac actuel qu’il couvrait à l’époque.
Motivations des constructeurs de sites mégalithiques
Beaucoup de sites sacrés ont un lien direct avec l’astronomie. Pourquoi, dans quel but? Comment comprendre cette volonté de construire en rapport avec les astres? Plusieurs théories ont été avancées pour deviner les intentions des constructeurs, et certaines semblent largement acceptées par la communauté scientifique. Les sites seraient des sortes d’observatoires astronomiques dont l’intérêt serait de repérer des dates importantes de l’année. A partir de là, il y a deux types d’interprétations sur l’objet de cette importance: des objectifs pratiques et des dévotions religieuses.
Sur le plan pratique, les dates seraient repérées dans le but de planifier les récoltes et les travaux agricoles en vue de la survie de la population. Ces constructions gigantesques indiqueraient les solstices et les équinoxes comme une sorte de vaste calendrier en pierre. C’est par exemple l’avis de Zack en ce qui concerne Goloring, et de Schlosser pour Gosek. Mais fournir tous ces efforts pour seulement donner des repères de dates, cela semble insensé.
En tout cas, ils démontrent effectivement que les constructeurs accordaient à leurs constructions une importance capitale. C’est pourquoi d’autres historiens ont imaginé que ces peuples étaient tellement soucieux d’honorer des dieux pour s’attirer leurs faveurs, ou célébrer des événements marquants, qu’ils ne comptaient ni leur temps ni leur efforts. Les monuments seraient alors des marques commémoratives d’un événement grandiose, des lieux de cultes solaires ou lunaires (à Carnac, selon Mortillet) ou servaient à prédire des éclipses (à Stonehenge, selon Hawkins).
Mais toutes ces théories ne sont que spéculations sans preuves. D’autres explications sont possibles mais ne sont pas envisagées parce qu’elles impliqueraient d’accepter l’idée que ces peuples étaient des savants et techniciens plus avancés que nous sur certains aspects. Or on veut seulement les considérer comme des gens naïfs et incultes, bien qu’on n’en ait aucune preuve. Une explication bien plus simple et plus logique se rapporte au caractère énergétique des alignements (voir troisième partie et son annexe Vérité scientifique et croyances limitatives).
Plans stellaires
Le rapport d’un site avec les constellations peut prendre d’autres aspects. Dans certains cas, le complexe mégalithique est bâti selon le plan d’une constellation.
John Foster Forbes (1889 – 1958), auteur avec Iris Campbell de Giants, Myths and Megaliths, est intrigué par des pierres situées sur le territoire britannique, qui sont gravées de cupules. Tandis que certains archéologues ne voient là que des récipients pour recueillir des liquides lors de rituels, voire même du sang, Forbes démontre que les cupules dessinent le plan de situation de l’ensemble du site et que ce plan représente une constellation. Dans le paysage même, le nom des collines et des monts reflète souvent un aspect du soleil, de la lune ou d’une étoile.
En Égypte, selon Robert Bauval (Le mystère d’Orion), le Nil est par sa forme la reproduction terrestre de la voie lactée. On retrouve cette correspondance d’espaces géographiques avec la voie lactée dans la vallée de Tepoztlan au Mexique, la vallée de Elky au Chili, et dans le chemin de Saint-Jacques de Compostelle en Europe.
Au Pérou, la rivière Vilcanota (ou Wilcamayu, Huilcamayo, Urubamba) dans la vallée sacrée de Cuzco était également considérée par les Incas comme la représentation de la voie lactée. Les espace rituels (huacas) le long de la vallée sont les reflets des constellations situées de part et d’autre de la voie lactée.
Bauval a fait des relevés détaillés des pyramides de Guizeh et à proximité. Il a montré que leur disposition était identique à celle des étoiles d’Orion. L’un des conduits dans la Grande Pyramide, qui est supposé être une aération mais dont on ignore la fonction, pointe vers l’une des étoiles d’Orion. Toutefois, ce pointage n’est strictement réalisé que si on considère le ciel au moment de sa configuration en 10’500 av. J.C., comme à Tiahuanaco. Bauval suppose que c’est l’époque de construction des pyramides, à l’encontre de l’avis des historiens qui maintiennent leur conviction de 4000 ans d’âge environ pour ces pyramides. Nous verrons que d’autres observations plaident en faveur de la supposition de Bauval.
Roues zodiacales dans le paysage
En 1929, Kathryn Maltwood crée un choc avec son livre A Guide to Glastonbury’s Temple of the Stars dans lequel elle rapporte les dessins de vastes figures se révélant dans le paysage autour de Glastonbury en Angleterre. Ces figures sont soulignées par les courbes du paysage, les collines, les routes et les cours d’eau et ne sont visibles que sur une vue aérienne.
Elles représentent les signes du zodiaque et chacune de ces figures est située à l’emplacement approprié correspondant de la roue zodiacale. Elles forment un cercle de plus de 15 km de diamètre. Les noms des villages situés dans un signe zodiacal sont souvent en corrélation avec ce signe. Par exemple, au Nord de Glastonbury, on trouve Aries Drive (route du Bélier) dans le signe du Bélier. Pour K. Maltwood, le zodiaque de Glastonbury peut également être mis en rapport avec la table ronde du roi Arthur, ses 12 chevaliers, Guenièvre et Merlin, car Glastonbury (situé dans le signe du verseau) est l’île d’Avalon mythique.
En fait, Maltwood n’est pas la première à rapporter cette observation car cela avait été révélé par le Dr Dee aux alentours de 1580. Il avançait que le paysage avait été modelé par une population préhistorique. Les anthropologues estiment sa construction à au moins 3000 avant J.C., d’autres à 7000 av.J.C.
Glastonbury n’est pas le seul cas de roue zodiacale imprimée dans le paysage. Jean Richer, en Grèce, a mis en évidence celle de Delphes. Il postule aussi que Milan (Italie) et Tolède (Espagne) sont des centres zodiacaux.
G.R. Doumayrou (Géographie sidérale) a montré qu’il en existait une autour de Toulouse (France). Les noms de lieux, les blasons des villes ou des régions, sont symboliquement en rapport avec le secteur zodiacal dans lequel ils se trouvent. Selon lui, le nom Toulouse évoque de façon suggestive le grec Thòlos, qui désignait, dans les temps primitifs, la touffe végétale coiffant et liant le sommet des huttes rondes en branchages. Par la suite, le sens s’en est étendu à la coupole hémisphérique en pierres sèches, et enfin plus particulièrement à la voûte des fours et étuves.
Lignes sacrées en Amérique
L’Amérique est également riche en lignes de sites anciens, mais elles prennent d’autres formes, liées aux anciens amérindiens. Certaines de ces lignes ont été observées par les premiers explorateurs européens, puis ont été détruites ou enfouies par les constructions modernes.
Les plaines centrales des États-Unis
En 1858, William Pidgeon publie un ouvrage intitulé Traditions of the De-Coo-Dah où il rapporte ses conversations avec un chaman et ami amérindien nommé De-Coo-Dah. Avant les destructions causées par l’aménagement agricole, dit-il, les plaines du Midwest était parsemées de gigantesques ouvrages en terre et de buttes. Ces buttes n’étaient pas placées au hasard, mais situées en ligne droite sur plusieurs kilomètres. L’une d’elles s’étendait sur une centaine de km, à l’ouest du Mississipi.
Les lignes étaient distantes de quelques km entre elles, soulignées par des bosquets, des sources et des crêtes. Les croisements de lignes étaient marqués par des ouvrages de terre de structure particulière dont la forme était un être humain ou un groupe d’animaux.
Le Nouveau Mexique et les Anciens Pueblos
En 1930, des archéologues décrivent que des pistes, laissées par les indiens Miwok, traversent les Sierras californiennes et franchissent collines et vallées en droite ligne sans zig-zag ni contour.
Au Nouveau Mexique, un complexe important de lignes, visible par satellite, se trouve dans le Chaco Canyon. Chaco Canyon a été un temps le lieu d’habitation des anciens indiens Anasazis. Le nom Anasazi qu’on leur donne habituellement n’est d’ailleurs pas correct car il provient de la langue Navajo pour désigner un “ancien ennemi”. Les amérindiens ont demandé de les appeler Anciens Pueblos, car les espagnols de la conquête ont donné le nom de Pueblos aux civilisations indiennes qui construisaient des villages. D’abord implantés sur le plateau, les Anciens Pueblos ont ensuite vécu dans des habitations troglodytes édifiées dans des endroits difficiles d’accès. Les habitations sont dotés de kivas, chambres circulaires souterraines, réservées aux cérémonies, dont le toit plat arrive au niveau du sol. Les anciens pueblos ont abandonné ces lieux à partir de 1300 sans laisser de traces de ce qu’ils sont devenus. Toutefois des tribus actuelles peuvent se prétendre leurs descendants, tels les Zuñis et les Hopis.
Quand les archéologues ont pu disposer de photos par satellite à la fin du 20e siècle, ils ont découvert ce complexe de lignes strictement rectilignes qui rayonnent en faisceau à partir de Chaco Canyon et se prolongent sur plus de 100 km vers l’extérieur. Larges de 9 m, elles filent droit devant sans tenir compte des difficultés de relief, alors qu’en comparaison, les routes contournent les obstacles et suivent la topographie. Des marches sont taillées dans la roche pour traverser les falaises.
Sur le terrain, elles sont à peine visibles. Certaines sont taillées dans la terre et dans la pierre. D’autres ne sont pas apparentes au sol et ce ne sont que les différences de végétaux et de réflexion de la lumière qui les rendent visibles d’en haut.
Elles ne conduisent nulle part, et suivent parfois des orientations astronomiques. Plusieurs douzaines de petits bâtiments de cérémonie, les Great Houses, sont disposés au long de ces lignes et réparties dans le désert.
Le Mexique et les Mayas
Au sud de Mexico, dans la péninsule du Yucatan, on entre dans le domaine des anciens Mayas. Ils y ont tracé de longues routes droites appelées sacbeob (au pluriel; scabé au singulier) ou chemins blancs. Elles sont en partie détruites, mais il en subsiste encore une, longue de 100 km entre Coba et Yaxuna dans le Nord de la péninsule. En 1920, Thomas Gann la décrit ainsi: une chaussée de 10 m de large, surélevée de 0,5 à 2,5 m, construite en blocs de pierres. C’est l’une des routes les plus remarquables jamais construites, aussi droite qu’une flèche et presque plate comme une règle, aussi loin qu’on peut la suivre.
Les sacbeob relient des lieux sacrés et des temples de cités mayas. Selon les mayas, les sacbeob sont associés à d’autres voies invisibles, mythiques, qui passent sous terre ou en l’air.
Le Pérou et les Incas
Les Incas font référence à des lignes sacrées qui ont été étudiées dans les années 1970 par Tony Morrison dans son livre Pathways to the Gods. Les Incas les nomment ceque, mot quéchua qui signifie au sens premier ligne, mais désigne en réalité beaucoup plus que ça. C’est aussi par exemple un pèlerinage.
Ces lignes ne sont généralement pas matérialisées, mais elles peuvent avoir été reprises comme limites de terrain. Elles sont toutefois soulignées de constructions sacrées, les wak’as (ou huaca), qui sont comme des bornes placées sur cette ligne, des stations de vénération. Les huacas sont identifiées par un rocher, un empilement de pierres, une source, une grotte ou une construction humaine (maison, fontaine, canal, palais). Les premiers conquérants espagnols les ont remarquées. Un prêtre, Bernabé Cobo, en a relaté l’existence, mais l’église catholique au 17e siècle a demandé que ces constructions soient détruites. Comme en Europe, elles ont été remplacées en de nombreux lieux par des églises.
Un complexe de 42 ceques rayonne à partir de la capitale inca Cuzco et son Temple du Soleil. Les lignes sont droites, souvent parallèles et passent en ignorant toutes les difficultés de terrain, comme à Chaco Canyon. Elles se terminent souvent sur le sommet d’une montagne sacrée.
Carlos Milla Villena a mis en évidence un alignement flagrant qui traverse tout le Pérou depuis l’ancienne cité de Tiahuanaco en Bolivie: les monuments mégalithiques de Cuzco; du Machu Picchu; de Vitcos, brève capitale des Incas en exil; Ollantaytampu; et Cajamarca, lieu de capture du roi inca Atahualpa.
Le Pérou et les Nazcas
Au Pérou, à 400 km au sud de Lima dans le désert de Nazca, on a découvert en 1926 un autre vaste complexe de lignes tracées au sol sur plus de 500 km2. Elles apparaissent en clair sur un sol couvert de cailloux gris. Le contraste est obtenu simplement en enlevant les cailloux sur le trajet des lignes. Mais qui l’a fait?
On ne peut se rendre compte des figures que forment ces lignes que sur des photos aériennes. Elles sont longues de plusieurs kilomètres, franchissent les ravins, escaladent les collines sans que leur forme ni leur rectitude en soient affectées. Entre les faisceaux de lignes droites, se trouvent des dessins qui figurent surtout des animaux: singe, condor, chien, araignée, baleine, lézard, serpent, divers oiseaux comme la grue, le pélican, la mouette, le colibri et le perroquet. En plus des animaux, on trouve des spirales et des ellipses.
Les historiens estiment que ces dessins ont été réalisés entre 400 et 650 de notre ère par la civilisation Nazca qui s’est développée entre 300 et 800, avant les Incas. Ces figures ont été étudiées par l’allemande Maria Reiche (1903 – 1998) qui y a consacré la majeure partie de sa vie. Elle faisait l’hypothèse que les géoglyphes avaient une fonction astronomique, dans le but de prévoir les dates importantes de l’année solaire en vue d’une planification agricole.
La Bolivie et les lignes de Sajama
Comme à Nazca, on trouve sur les hauts-plateaux de Bolivie un réseau de milliers de lignes droites qui s’entrecroisent. Elles sont situées à environ 20 km à l’est de la frontière avec le Chili, en-dessous du plus haut pic de la Bolivie, le volcan éteint Nevado Sajama. Les lignes de Sajama ont été étudiées et mises en valeur par une équipe de l’université de Pennsylvanie (Cartographic Modeling Lab) aux USA. Le terrain couvert (environ 22’525 km2) est 15 fois plus étendu que celui de Nazca.
Au sol, les lignes sont à peine contrastées par le grattage de la terre qui laisse apparaitre un sol plus clair. Leur largeur est de 1 à 2 m, et leur longueur peut dépasser 20 km, donc plus que celles de Nazca. Comme les précédentes, elles sont absolument rectilignes, indifférentes aux accidents de terrain qu’elles traversent.
Sur leur trajet, sont installés des sanctuaires de diverses sortes, comme en Grande-Bretagne (rocher, cairn, source, grotte, tumulus, sommet de colline, borne, arbre sacré, lieu de cérémonie). Elles rayonnent souvent à partir d’un centre commun, quelquefois situé dans un endroit d’accès difficile. Selon la tradition locale, ces sanctuaires sont habités par des esprits et les réseaux sont associés à une race antérieure de dieux, les Viracochas.
Les archéologues perplexes pensent que ces lignes étaient faites à l’origine pour les pèlerinages, et il est probable que les gens y déambulaient comme le font par exemple actuellement des moines bouddhistes autour de leur stoupa.
Ailleurs en Amérique du Sud
D’autres lignes sont visibles en Amérique du Sud, sur les images des satellites. Au Costa Rica, les relevés de la NASA montrent des pistes au travers de la forêt tropicale montagneuse dans la région Arenal. Elles ont les mêmes caractéristiques de linéarité sans souci des accidents de terrain.
Des lignes isolées ou en groupe ont été repérées dans d’autres régions des Andes, par exemple dans le désert Atacama dans le sud du Chili.
La Colombie et les Kogis aujourd’hui
Dans le nord de la Colombie, vit une tribu d’indiens, les Kogis. Autrefois installés dans les vallées sous le nom de Tayronas, ils ont fui la conquête espagnole en 1501 et se sont réfugiés dans les hautes vallées de la Sierra de Santa Marta, dans des territoires qui culminent à 5775 m d’altitude. Ils y sont environ 12’000, et vivent de l’agriculture et de l’élevage. C’est dans les années 1950 qu’ils ont été localisés par l’anthropologue colombien Gerardo Reichel-Dolmatoff, qui a su attirer l’attention sur la richesse de leur civilisation.
Coupés physiquement du monde pendant plusieurs siècles, les Kogis ont été préservés des influences modernes. Mais un autre ennemi est survenu sous la forme des instabilités politiques et administratives de la Colombie. Ils sont victimes d’un génocide dû aux conflits entre les paramilitaires et la guérilla, dans lesquels ils font office de bouc émissaire. Ils ont dû survivre aux pilleurs de tombes et à la déforestation intensive et subissent des épandages massifs de pesticides. Éric Julien (avec l’association Tchendukua) œuvre pour que les Kogis retrouvent les terres de leurs ancêtres.
Héritiers directs des Mayas, ils s’attachent à garder vivantes leurs valeurs traditionnelles et leurs pratiques chamaniques. Ils entretiennent la vie grâce à leurs rapports avec leur mère-Terre et par leurs cérémonies. Les mamas, chamans spécialement entrainés pendant leur enfance à entrer en communication avec les mondes spirituels (l’Aluna), veillent au bien-être de leur peuple.
Ils disent que leur montagne est malade et cela leur indique que le monde va mal, car les gens de l’extérieur sont turbulents et insensés. Ils les nomment leurs petits frères, et se considèrent comme leurs frères ainés. En 1990, ils ont décidé d’envoyer un message aux petits frères portant sur l’écologie, l’éducation et la paix.
Les cités Kogis construites selon la culture Tairona sont reliées entre elles par des voies pavées et des pistes. Les Kogis disent que certaines de ces voies, rectilignes, sont les traces physiques de voies spirituelles du monde de l’Aluna. Beaucoup d’autres existantes dans l’aluna n’ont pas de correspondance physique. Une pierre spéciale placée dans leur village, gravée de lignes droites entrecroisées, est la carte de ces voies invisibles.
Pour les kogis ce sont des voies sacrées qui ne vont nulle part, sur lesquelles ils marchent dans un sens puis dans l’autre pour honorer le sacré. Ils en reçoivent les bienfaits vibratoires et participent de cette façon à l’équilibre énergétique de la Terre.
L’Australie et ses Aborigènes
En Australie, les aborigènes ont un rapport direct avec la Terre, semblable à celui des Kogis et de bien d’autres peuples de la Terre qui ont conservé le sens de l’équilibre spirituel. Dans l’invisible, ils perçoivent des voies qu’ils nomment turingas.
Les formes des collines, des rivières et des rochers sont modelées par ces lignes. Elles ont été conçues par les élémentaux ou les dieux du Temps du Rêve, un monde invisible à nos yeux, pour donner forme à la Terre. Leur centre sacré est le roc d’Uluru, aussi connu sous le nom d’Ayers Rock, situé au centre de l’Australie. Il s’élève à 348 mètres au-dessus de la plaine.
Les aborigènes disent que ces turingas sont revitalisés à certains moments par des énergies qui coulent en eux et fertilisent la campagne. Ils les utilisent comme voies de communication de messages télépathiques sur de grandes distances.
La Chine et les veines du Dragon
Depuis longtemps, les Chinois ont connaissance d’un système de lignes de courants d’énergie qui circulent dans et sur la terre, qu’ils nomment les veines du Dragon.
Ces courants les ont guidés pour façonner le paysage selon un art qu’ils nomment le Feng Shui. Des collines et des montagnes ont été remodelées, aplanies. Lorsqu’ils doivent implanter un bâtiment ou un arbre, ils choisissent l’emplacement en conformité avec ces lignes et les éléments du paysage existants. Par exemple, les maisons ne doivent pas êtres construites en ligne droite dans le paysage.
Flux d’énergie
En suivant les perceptions et connaissances ancestrales des Chinois, des aborigènes australiens, des Kogis, et de bien d’autres, il apparait comme une évidence que les alignements de sites sacrés et les réseaux de lignes sont à l’origine de véritables conduits d’énergie.
Les courants sont invisibles dans l’état ordinaire de conscience, mais on peut les percevoir dans des états de conscience élargie. Nombreux sont les occidentaux qui ont cette perception, en dépit de leur entourage qui les ridiculise et rejette leur témoignage. Avec un peu d’entrainement par exemple, les courants d’énergie peuvent facilement être ressentis à proximité des menhirs et des cercles de pierre.
Dans son livre Needles of Stone (1978), Tom Graves indique que les énergies sont bien réelles, car lorsque vous vous tenez à côté ou contre la pierre, vous pouvez être repoussé, avoir la sensation d’être saoul, et même dans certains cercles de pierres, recevoir un choc électrique. Des personnes ressentent des effets bénéfiques à certains endroits, des sensations de malaise à d’autres. Certaines ont même la capacité de voir ces flux circuler d’un menhir à l’autre et monter en spirale au-dessus des menhirs.
Les sensations corporelles peuvent être rendues manifestes par une approche radiesthésique qui n’est rien d’autre qu’une amplification des réactions corporelles (voir en annexe: L’apport de la radiesthésie). En France Louis Merle (Radiesthésie et préhistoire, 1933) a fait œuvre de précurseur sur les sites de la région de Capdenac (Aveyron) par cette approche. D’autres radiesthésistes ont découvert que les menhirs sont placés sur des croisements de lignes de forces souterraines, dues à l’eau ou à des failles géologiques.
En Angleterre du temps de Watkins, des membres de son Straight Track Club avaient adopté l’idée des flux énergétiques qui relient les menhirs entre eux. Arthur Lawton écrivait en 1938 que les lignes de ley sont des lignes de circulation de la force cosmique. Les alignements de sites sacrés en sont la manifestation physique visible. Cette idée a été popularisée en Angleterre par Dion Fortune dans son roman The goat foot god (Le dieu aux pieds de chèvre, 1936). Puis dans les années 70, c’est le président de la Société Américaine de Radiesthésistes, Terry Ross qui s’en fera le porte-parole.
Les flux et le terrain
En Angleterre dans les années 1950, Guy Underwood (livre The pattern of the past) étudie par radiesthésie la configuration des flux énergétiques dans les sites sacrés. Il en détecte sous les monuments mégalithiques, dans les collines, les ouvrages en terre, les églises. Il découvre que les structures préhistoriques physiques sont la transposition des courants magnétiques souterrains. Par exemple, les menhirs sont implantés sur le passage de courants d’eau souterrains ou sur une faille géologique.
Parallèlement ou par la suite, d’autres personnes ont amplifié ces études, précisé les liens entre les courants d’eau, les failles, et les courants d’énergie et étendu leurs recherches aux monuments religieux. Ils relient les courants à des influences magnétiques et électriques (voir en annexe: Nature physique des flux). Certains remarquent que le bétail est attiré par les cercles de pierre ou les tumulus. Les oiseaux migrateurs et les fourmis suivent les lignes de courant dans leurs déplacements.
Parmi ces pionniers zélés, je cite entre autres, en Angleterre, Paul Devereux (Spirit Roads: Exploring Otherworldly Routes in the Old and New Worlds); aux États-Unis, Terry Ross, Sig Lonegren (Spiritual Dowsing); en France, Henry Quiquandon, Georges Prat (Architecture invisible).
Certaines constructions sacrées ne sont pas forcément positionnées sur un flux dès l’origine. Il se peut que leur implantation ait modifié, modelé ou déterminé la localisation et le débit de ces courants, probablement intentionnellement. Une indication en faveur de ceci se trouve à Stonehenge, où des pierres sont tombées hors de leur position d’origine. Le flux a suivi ces pierres.
Configurations géométriques des flux
Georges Prat, géobiologue et architecte français, raconte qu’un jour en étudiant sur un terrain un courant vibratoire d’un niveau étonnamment élevé, il a constaté que ce courant de 40 cm de largeur se prolongeait dans chaque sens vers deux églises anciennes et les unissait, et cette découverte a été à l’origine de sa recherche des flux qui relient les sites sacrés.
En suivant les flux d’énergie sur tout un territoire, on peut découvrir la carte de leur réseau. Les flux relient d’autres sites sacrés en ligne droite (églises anciennes, lieux de culte romains, mégalithes), traversent des territoires sans perdre de leur intensité, parfois sur de très longues distances, formant toute une toile d’araignée. Nous retrouvons donc là sur le plan énergétique la confirmation de ce que nous avons découvert plus haut avec les alignements géométriques.
Poursuivant ses recherches, Prat remarque dans cette toile certains triangles sacrés qui rassemblent trois hauts-lieux de vibration analogue. Ainsi, un de ces triangles est constitué de Chartres, de Khéops en Égypte, et d’Arles; un autre de Chartres, de Khéops, et d’Istamboul en Turquie; un troisième de Chartres, d’Istamboul, et de Szczecin en Pologne.
Les vortex
Les courants d’énergie ne s’écoulent pas seulement dans le sens horizontal. Dans la direction verticale, se trouvent des colonnes énergétiques nommées vortex. Certaines personne les voient, d’autres les sentent quand elles sont placées dedans. Les radiesthésistes détectent facilement les vortex. Ce sont des flux d’énergie ascendante et descendante, qui circulent en tourbillonnant, des spirales d’énergie (voir article Spirales et hélices).
Les vortex sont généralement situés aux intersections de flux horizontaux majeurs. Il en existe d’autres qui sont créés par des éléments naturels du paysage (volcans, montagnes pyramidales ou coniques, confluents de rivières, chutes d’eau), ou par la présence de gisements minéraux volumineux dans le sous-sol. Il en existe aussi qui sont créés par la présence d’une construction humaine (temple) établie selon les principes de la géométrie sacrée.
Lorsqu’on séjourne un moment au cœur de ces vortex, et selon leur intensité, on peut ressentir leur présence par des effets spéciaux sur le corps et l’esprit. Certains nous mettent dans des états mentaux étranges, du genre: impression d’être ailleurs, comme en rêve. Ou bien on a des vertiges.
Perturbations gravitationnelles
Quelques-uns de ces vortex sont célèbres pour les anomalies de leur champ gravitationnel, comme par exemple le vortex de l’Oregon et le vortex de Marysburgh aux États-Unis.
Les anomalies gravitationnelles du vortex de Marysburgh (partie est du Lac Ontario – coordonnées géodésiques 44° 4′ 21” N, 76° 46′ 8” W) ont été étudiés scientifiquement par un ingénieur canadien, Wilbert Smith (Project Magnet). Il a mesuré que les colonnes du vortex ont un diamètre d’environ 300 m et une hauteur de plusieurs km. Leur localisation est un peu fluctuante. Son projet a été arrêté quand il est devenu évident qu’il abordait des sujets trop sensibles que les gouvernements ne veulent pas révéler, tels que des renseignements sur les vols des OVNIs.
Selon les rapports des agences de transports et d’assurance établis pendant l’époque des goélettes et des premiers voyages par bateau à vapeur, les 2/3 des naufrages sur le Lac Ontario se sont produits dans la zone du vortex. On peut citer les naufrages du Quinlanwith en 1883, du Bavaria en 1889, du George A. Marshen 1917, du Star of Suez en 1964. D’autres accidents sont des disparitions pures et simples de bateaux avec leur équipage, souvent associée à la présence d’un brouillard inhabituel.
Ces descriptions font penser à une autre zone célèbre pour ses naufrages et disparition de bateaux et d’avions, le triangle des Bermudes. De même que le triangle des Bermudes, le vortex de Marysburgh présente des anomalies magnétiques et électriques. Les boussoles n’indiquent pas de direction fixe. Des OVNIs y sont fréquemment signalés, y compris des véhicules sous-marins.
Les effets catastrophiques des anomalies magnétiques et gravitationnelles des vortex n’ont heureusement rien d’obligatoire. D’autres fois, elles produisent des phénomènes amusants. Dans le vortex situé en Oregon (USA – 42° 29′ 35” N, 123° 5′ 7” W), on invite les visiteurs à expérimenter des anomalies de perception visuelle et de poids. On y perd la notion de taille et on peut se pencher en avant anormalement.
Un autre endroit curieux est Coral Castle en Floride (USA). Il a été créé et habité un temps par un homme nommé Edward Leedskalnin, architecte et sculpteur né en 1887 en Lettonie et mort en 1951 en Floride. De petit poids (40 kg environ), il a manié, découpé, déplacé, sculpté des blocs de pierre dont le poids peut atteindre une tonne. En 28 ans, la nuit, seul à l’abri des regards, il a bâti une sorte de château. Il est possible qu’il ait eu recours à l’antigravité ou à l’utilisation d’ondes sonores, car il a déclaré qu’il avait percé le secret de la construction des pyramides égyptiennes. R. Clark pense que cela a été possible parce que Leedskalnin a choisi de s’installer sur un vortex.
Le système de flux de la Terre
Rassemblons brièvement tout les morceaux du puzzle que nous venons de récolter concernant les alignements de sites sacrés.
Des courants d’énergie circulent à travers la terre et l’irriguent comme une toile d’araignée. Ils semblent de deux sortes. Certains, comme les veines du Dragon, serpentent dans le paysage, souvent liés à des courants d’eau souterrains ou des failles géologiques.
D’autres comme les lignes de leys, les flux sacrés, vont en ligne droite et relient de nombreux sites sacrés (pierres, sources, ouvrages de terre, cromlechs, églises). Beaucoup de sites sont construits à l’intersection de flux majeurs, y compris des lieux de culte chrétiens qui ont remplacé d’anciens sites. Des vortex leur donnent une dimension verticale.
Les flux existent dans l’invisible, mais sont visibles pour les peuples de la Terre, qui leur accordent une importance telle qu’ils ont modifié des plans de construction de bâtiment pour éviter ces routes invisibles. Ils sont également perceptibles par des personnes entrainées, et par radiesthésie.
La somme de travail employée à l’édification de certains passages, qui traversent montagnes et précipices en conservant la rectitude, et le degré de précision de la construction de grands bâtiments, dénotent une intention et une haute technologie et nous posent question. Qui a fait cela? Dans quel but? Nous examinerons ces questions dans la troisième partie.
Auparavant, dans la deuxième partie, nous allons tenter de comprendre l’organisation globale du réseau de flux magnétique sur le plan planétaire.
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ANNEXES
La nature physique des lignes de flux: électricité et magnétisme
L’énergie que l’on ressent sur certains lieux, et que la radiesthésie met en évidence, est intrigante et les scientifiques qui s’y intéressent cherchent à savoir quelle en est la nature physique. Plusieurs équipes (en-dehors des institutions officielles qui l’ignorent) se sont attelées à cette tâche. Les résultats montrent généralement des intensités magnétiques plus élevées que l’entourage, sans que l’on ait pu établir de règle fixe (John B. Carlson, Lodestone Compass: Chinese or Olmec Primacy? 1975).
Il est probable que les variations magnétiques ne soient qu’un effet secondaire d’un phénomène plus profond qui reste à préciser, probablement de nature électrique. Magnétisme et électricité sont intimement liés. Le magnétisme est l’effet environnant de courants électriques profonds. Le champ magnétique terrestre et le champ électrique terrestre sont donc modifiés chaque fois que des courants électriques additionnels sont présents. Les lignes de ley et les lignes du dragon sont formés de courants électriques qui circulent le long de conducteurs électriques naturels dans la terre. L’eau en mouvement (cascades, pluie, ressac des vagues), les tensions tectoniques, la friction des roches, l’activité des volcans, le vent, sont sources de charges électriques. Dans la terre, les métaux (fer, or, cuivre), les gisements de cristaux minéraux (contenant du quartz – voir article Cristaux et géométrie cristalline) sont également des facteurs de production de courants électriques.
Le géomagnétomètre est un appareil simple qui mesure la composante verticale du champ magnétique terrestre (alors que la boussole est sensible à la composante horizontale). La valeur ambiante est ordinairement de 50’000 nanoteslas, et on note des variations de 1 à 4% dans les flux des failles et des courants d’eau. Dans les lignes de leys, Devereux a mené un programme intitulé Dragon Project à partir de 1977 et pendant une dizaine d’années, dans lequel l’équipe a enregistré et mesuré ces énergies par les méthodes et appareillages de la science moderne, en parallèle avec les constatations des radiesthésistes. Les résultats ont été publiés dans l’ouvrage Places of power (Paul Devereux, 1990). Dans un cromlech, avec un équipement à ultrasons, l’équipe a mis en évidence des pulsations inhabituelles, différentes de ce qu’on mesure à l’extérieur du cercle. Le champ magnétique y était abaissé d’une valeur significative. Dans d’autres cromlechs, elle a remarqué des champs magnétiques élevés sur certaines pierres.
L’apport de la radiesthésie
La qualité énergétique d’un lieu, en particulier des veines énergétiques qui parcourent la terre, est ressentie par de nombreuses personnes au travers des réactions de leur corps. Toute personne est capable de sentir si une atmosphère est lourde, vivifiante, si elle lui donne une tendance au vertige, etc. Sur un flux d’énergie, une personne sensible ressent des frissons, des courants de froid ou de chaleur, des picotements, etc.
Toutefois, parce que cette sensibilité n’est pas donnée à tous, la plupart des investigateurs s’aident de la radiesthésie. Grâce à elle, avec un entrainement validé par des tests, on peut déterminer la localisation d’un flux, sa largeur, sa profondeur, son intensité vibratoire, et comment tout cela peut varier en fonction du jour, de l’heure, de la saison, ou des positions planétaires.
La radiesthésie a été employée par les Chinois. Les occidentaux, en particulier les Français, l’ont largement utilisée en s’aidant de baguettes, d’abord sous le nom de rhabdomancie (pratique de la baguette) pour trouver des sources d’eau ou des trésors enfouis. C’est l’abbé Bouly (1865-1958) qui inventa le terme radiesthésie en 1922, composé du latin radius (rayonnement) et du grec aisthêsis (sensibilité).
Actuellement, on s’en sert surtout pour mettre en évidence des influences énergétiques, et on a remplacé la baguette par le pendule et les antennes en L.
Mais attention, il faut savoir interpréter les résultats. Habitués aux instruments scientifiques et à l’idée de mesures de valeurs absolues (représentation d’ailleurs illusoire et discutable), nous devons considérer que la radiesthésie est un amplificateur de nos sensations subjectives. Elle rend compte d’un rapport entre ce que nous mesurons et nous. Au fond, c’est d’ailleurs ce qui est le plus important en pratique, à savoir comment nous sommes touchés, affectés, transformés, plus qu’un savoir absolu. Voici ce qu’en dit Sig Lonegren, un radiesthésiste et enseignant réputé, auteur de l’ouvrage Spiritual dowsing:
D’abord, il y a le manque total de répétabilité, qui est si essentiel dans la science. Ensuite, il y a cette question obsédante que chaque radiesthésiste affronte quand il se met à tester les énergies terrestres et les sites sacrés: “Pourquoi n’ai-je pas trouvé au même endroit que mon professeur?”… La réponse est peut-être dans la façon dont chacun emploie la radiesthésie. Si on l’utilise pour chercher des objets physiques comme trouver un trésor, c’est un outil physique, alors que si vous l’utilisez dans un espace sacré, c’est un outil spirituel qui vous accompagne sur votre chemin spirituel. Si vous vous considérez comme un pèlerin sur un chemin spirituel de toute une vie, la radiesthésie peut vous aider dans votre voyage, sans souci de la voie particulière que vous avez choisie… Ce que nous trouvons dépend de notre conscience spirituelle.
Charles Richet, prix Nobel en 1913: Nous devons accepter la radiesthésie comme un fait. Il est inutile de faire des expériences pour prouver son existence. Elle existe. Ce qu’il faut maintenant, c’est en développer les possibilités.
En savoir plus
Sites sur Internet
- Les alignements de sites. Article sur Wikipédia. Les lignes de ley, Karma, l’étude des mystères
- Les géoglyphes de Nazca au Pérou: les photos; Maria Reiche
- Les Kogis: sur Wikipédia; le site web de l’association Tchendukua et Éric Julien; un reportage des élèves du Collège le Vergeron (ville non précisée), accompagné d’un diaporama
La documentation française sur ce sujet est peu abondante. On en trouve beaucoup plus en anglais
- Ancient wisdom, excellent site très documenté, par Alex Whitaker. Ley lines; Geometrical alignments; Geodesy; Xavier Guichard; Prehistoric France
- Sacred sites, magnifiques photos du monde entier
- Sites sacrés d’Irlande et de Grande Bretagne: Newgrange, le site officiel; Knowth; Callanish ou Callanais, dans un site consacré aux mégalithes dans le monde
- Ley lines sur Wikipédia; par Paul Devereux, un pionnier en la matière; son interview par Jeff Belanger; la Société de ley hunters au Royaume Uni, avec une liste de leys au Royaume Uni et en Europe; l’opinion de Danny Sullivan, éditeur de The Ley Hunter
- Les vortex de Marysburgh et de l’Oregon. Leurs anomalies magnétiques et gravitationnelles
- Diamagnetic Gravity Vortexes, by Richard LeFors Clark. Inclus dans le livre Antigravity and the World Grid, by David Hatcher Childress
- Les lignes de Nazca au Pérou et sites Incas du Pérou. Article par Alan F. Alford
- Les lignes de Sajama en Bolivie, étudiée par l’université de Pennsylvanie; et sur Wikipedia; visibles avec Google Earth 18°16′S, 68°42′W
- Les Kogis: présentation et messages par Steve Andrew; Une vidéo en anglais de 54 mn, message d’avertissement des grands frères: The elder brothers’ warning
- Dowsing: a review of experimental research. George P. Hansen. Journal of the Society for Psychical Research, Vol. 51, No. 792, October 1982, pp. 343-367.
Livres
- Géographie sacrée; Paul Devereux. Éditions Vega. Depuis la nuit des temps, les hommes ont vénéré des lieux particuliers, sur lesquels ils ont construit des monuments, des temples, des monastères, des églises. Tous ces lieux, porteurs d’une énergie particulière, sont réputés apporter la guérison et ouvrir l’accès au monde spirituel.
- L’architecture invisible. Georges Prat, Arkhana Vox 2003. L’Architecture cosmique, Arkhana Vox, 1998
- Géographie sacrée du monde grec. Jean Richer, Guy Trédaniel, Éditions de La Maisnie, 1983
- La géographie sidérale. Guy-René Doumayrou, Editions Arma Artis
- Le Mystère du grand Sphinx. Robert Bauval et Graham Hancock, ed du Rocher, 1999
- L’équipe de la revue Kadath (Ivan Verheyden, Patrick Ferryn, Jacques Gossart, Jean-Claude Mahieu) oeuvre avec profondeur depuis les années 1970 à l’étude des mystères en archéologie. Son intention est de chercher à déchiffrer l’empreinte que laissèrent les premiers civilisateurs, dieux et ancêtres présents dans tous les mythes et toutes les traditions afin de remonter à l’origine des civilisations.
- Carnac, une porte vers l’Inconnu. Pierre Méreaux et Kadath, Ed. Robert Laffont, 1981
En anglais
- Needles of stone. Tom Graves, ed. Gothic Image, 1986. Disponible en ligne avec des ajouts
- Spiritual Dowsing. Sig Lonegren, ed. Gothic Image 1986-1996. Disponible en ligne
- Sacred Earth. Martin Gray, ed Sterling Publishing. Nombreuses et magnifiques photos de l’auteur.
- The sun and the serpent. Paul Broadhurst et Hamish Miller. Découverte de la ligne St-Michael dans le sud de l’Angleterre. “Details their quest for a rediscovery of the forces of Nature that create the ‘spirit of place’. In former times, the Earth was understood to be a living being whose powers were considered sacred.” La ligne Apollon – St-Michael à travers l’Europe est racontée dans un autre ouvrage des mêmes auteurs, The Dance of the Dragon
Source : https://www.spirit-science.fr/doc_terre/grille1.html#mozTocId879979