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L’HISTOIRE CACHÉE DES PÔLES 1946-1947 (PARTIE 2)

Le lancement et les objectifs officiels de l’opération « Highjump ».

Les objectifs de l’opération « Highjump » avaient été décidé lors d’une réunion le 7 août 1946, que l’on surnomme, le « Comité des Trois » (parce qu’elle réunit le Secrétaire d’Etat, le Ministre de la Guerre et le Secrétaire de la Marine). Un mémorandum préparé pour la réunion indiquait que la « Marine propose d’envoyer une expédition dans l’Antarctique au début de 1947. Le but de cette expédition comprend la formation du personnel et du matériel d’essai, la consolidation et l’extension de la souveraineté Américaine sur les zones de l’Antarctique, et d’enquêter sur les sites de base possible et d’étendre les connaissances scientifiques en général. » 

L’amiral D.C Ramsey, chef des opérations navales, signa le 26 août 1946 à Washington, les ordres de mission adressés aux différents commandants en chef des flottes de l’Atlantique et du Pacifique. Ces ordres établissaient le déroulement des déploiements vers l’Antarctique qui seraient réalisé dans le cadre de la future expédition (prévue de décembre 1946 à juillet 1947). Les instructions donnaient l’ordre à douze navires et à plusieurs milliers d’hommes, de faire route vers l’Antarctique.
Le chef des opérations navales, Chester W. Nimitz, donna comme nom de code au projet: « Opération Highjump ». Et la flotte fût désignée sous le nom de « Task Force 68 » (ou « TF-68 »). 

Les raisons officielles étaient mentionnées comme suit:

– Former le personnel et matériel d’essai dans les zones glaciales;

– De consolider et d’étendre la souveraineté Américaine sur le plus grand domaine praticable du continent Antarctique;
 
– Déterminer la possibilité d’établir et de maintenir des bases dans l’Antarctique et d’enquêter sur les lieux de base possible;

– Développer des techniques pour établir et maintenir des bases aériennes sur la banquise, avec une attention particulière à l’application de ces techniques, pouvant être plus tard appliqué à des opérations au Groenland, où il avait été affirmé, que les effets physiques et les conditions climatiques ressemblaient à celles de l’Antarctique, et d’augmenter les connaissances existantes dans les domaines géographiques, géologiques, météorologiques et les conditions hydrographiques et électromagnétiques dans la région.
Bien que n’étant pas expressément indiquée, un des objectifs du projet était de procéder autant que possible à la cartographie aérienne de l’Antarctique, en particulier du littoral. 

Les plans provisoires avaient pour objectif l’établissement d’une base Américaine sur la plate-forme glaciaire de Ross près de la zone de « Little America III » (le camp de base de Richard Byrd, lors de son expédition de 1939-41). Une nouvelle zone, « Little America IV », avait été définie comme point de départ pour une expansion systématique de l’exploration par voie aérienne. Elle serait effectué par des avions de l’aéronavale, venant des porte-avions opérant le long de la côte de l’Antarctique et par des reconnaissances d’avions basé à terre, au départ de Little America. 
 

La préparation de l’expédition.

Le 15 octobre 1946, l’amiral Marc A. Mitscher, commandant en chef de la Flotte de l’Atlantique, avait nommé le capitaine Richard H. Cruzen (qui avait participé avec Richard Byrd à l’expédition de 1939-41) comme commandant de l’opération Highjump. L’Amiral Mitscher avait indiqué à Cruzen de stopper l’opération, au cas où les conditions de mer et de glace, rendraient les recherches impossibles. Il n’était « pas prévu que les navires ou les avions restent dans l’Antarctique pendant les mois d’hiver ». 

Le choix du capitaine Cruzen n’est pas un hasard, ce dernier ayant déjà fait ses preuves en commandant une expédition au Pôle-Nord. En effet, le 12 février 1946, le Congrès avait approuvé la « Public Law 296 », une loi ordonnant au chef du NWS, « National Weather Service », (Service Météorologique National) de créer « un réseau météorologique pour avoir des rapports internationaux dans les régions Arctiques de l’hémisphère occidental » . Le NWS se tourna vers l’US Army et l’US Navy. Les trois organismes élaborèrent ensemble un plan pour construire des stations météo de surveillance durant l’été, à Thulé, au Groenland et à la pointe sud de l’île Melville dans l’Arctique Canadien. Le Commandant de la flotte de l’Atlantique, l’amiral Marc A. Mitscher, avait choisi un petit nombre de navires et l’opération devint, « l’Opération Nanook ». Et ce fût le capitaine Richard Cruzen qui avait été choisit pour être commandant de l’opération. 

Mais dès 1945, il y avait déjà eu une précédente expédition. Appelée « Opération Frostbite », il s’agissait d’un programme naval d’étude sur les conditions de survie dans les régions polaires, durant l’automne et l’hiver 1945-46. Quelques navires avaient accompagné le nouveau porte-avions « USS Midway », dans le détroit de Davis, au large des côtes du Groenland, où des hommes ainsi que du matériel avaient été envoyé pour faire des études par grand froid. Toutefois, l’opération n’avait pas été menée assez loin au nord. Le climat Arctique ayant était tout simplement pas suffisamment rude pour pouvoir exposer et pour former les hommes sous des températures inférieures à zéro. Ainsi, afin de former les hommes à des conditions polaires, il fût établit que « d’autres tests seraient nécessaires dans d’autres régions, ayant de sévères conditions météorologiques et ce, pendant une période de temps prolongée ».

Il est tout de même étrange, que ce soit à ce moment, juste après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, que des opérations au Pôle-Nord et au Groenland soient lancées. La première, n’ayant pas donnée satisfaction (le climat « n’étant pas assez rude », bizarre, lorsque l’on connait les conditions au Pôle-Nord) et la seconde, qui reprenait la route de la première, mais avec de nouveaux objectifs. Ceux d’établir un vaste réseau de stations météo dans la région Arctique. Stations météo ou réseau de surveillance ? Nous connaissons la Base 211 en Antarctique, mais les nazis avaient-ils aussi une autre base, celle-là beaucoup plus secrète, au Pôle-Nord ? Cela donne plutôt l’impression que « l’Opération Frostbite », n’était qu’une mission de reconnaissance et qu’ils ne savaient pas forcément ce qu’ils allaient trouver. Et que « l’Opération Nanook » qui suivit, ne fût qu’une mission d’observation et de surveillance. La première expédition a dût observer des phénomènes non-identifiés, et la seconde expédition aurait été envoyée pour avoir plus d’informations et pouvoir mieux les étudier.

Les premiers ordres de l’amiral pour Cruzen, publiés le 31 mai 1946, consistaient pour la deuxième phase du plan établit à « des opérations pour établir l’observation météorologique et des stations d’observation pour le service météorologique des Etats-Unis » dans l’Arctique Canadien et le Groenland. En outre, Cruzen commandait un brise-glace, le « USS Eastwind ». Cela peut avoir été un programme scientifique pour faire des observations météorologiques au Pôle-Nord, mais il se pourrait que ces stations aient été utilisées comme des sites d’observation, pour la collecte de renseignements. Quelle que soit leur raison réelle, on peut remarquer que ces deux projets de l’US Navy, lancé presque en même temps, à seulement trois mois d’intervalle, couvraient bien les deux Pôles avec des opérations militaires, sous couvert d’objectifs scientifiques.
Et n’oublions pas que cette opération intervenait au même moment, et à proximité de la même zone, celle de l’Europe du Nord, que les curieuses observations dans le ciel de Suède (1). Sans compter d’autres observations faites au Groenland et dans d’autres pays nordiques.

Devenu commandant de l’opération Highjump, Cruzen donna des ordres en vue d’établir, une « base temporaire sur la banquise de la mer de Ross en Antarctique », afin de « prolonger la zone explorée » du continent et de « tester le matériel dans des conditions glaciales ». Le 20 novembre, deux semaines seulement avant les premiers navires ne soient près à partir, Cruzen publia des instructions supplémentaires qui précisaient les dates de départ et les mouvements des navires, des missions du personnel, du besoin d’équipement, et beaucoup d’autres choses. 
Byrd avait été nommé responsable (« Officer in charge ») de la « Task Force 68 », grâce à sa grande expérience du Pôle-Sud (Cruzen en assurant le commandement). Il disposait de six avions de transport militaire R4D arrimés sur le pont, pour une utilisation à terre, à « Little America IV ». L’amiral Byrd piloterait un des R4D jusqu’à « Little America IV ». Et assurerait la bonne marche des objectifs de l’expédition sur place. 

En janvier 1946, les plans de l’expédition préparés par Lincoln Ellsworth avaient été annoncés dans la presse, qui indiquaient des vols à basse altitude, pour une cartographie aérienne de l’Antarctique en 1947. 

Les répercussions diplomatiques de l’expédition.

L’opération Highjump avait été perçu comme une possible menace pour l’avenir des revendications territoriales des pays de l’Amérique de Sud. Les treize navires avec leurs 4700 hommes semblaient confirmer l’idée pour les Gouvernements d’Amérique Latine, que les Etats-Unis avaient l’intention de s’approprier des îles dans la région. Selon un communiqué de presse de Byrd, l’opération était justifiée comme étant pour l’US Navy une « politique de développement de la capacité des forces navales pour pouvoir fonctionner dans toutes les conditions climatiques ». Et aussi de « consolider et développer les résultats de la recherche de Service Antarctique Américain de l’expédition de 1939-1941 ».

Le 14 août, Edward G. Trueblood, Directeur adjoint du Département d’Etat au bureau de l’Amérique Latine, avait envoyé un mémorandum au chef du bureau Européen, en indiquant qu’il n’y avait pas d’objection à « l’expédition Byrd », tant qu’aucun des territoires revendiqués par certains gouvernements Latino-Américains ne figurent sur la liste des endroits à explorer. Le 22 août, le secrétaire d’Etat Dean Acheson donna son approbation pour l’opération. Acheson avait écrit au Secrétaire de la Marine James Forrestal le 14 décembre pour lui dire « que le gouvernement devrait suivre une véritable politique de l’exploration et l’utilisation de ces régions de l’Antarctique, cela serait jugé souhaitable pour leur acquisition par les Etats-Unis ». L’amiral Marc Mitscher, commandant en chef de la Flotte de l’Atlantique, avait été encore plus loin dans ses « Instructions pour l’opération Highjump », publiées le 15 octobre. Il incluait dans les objectifs de « Consolider et d’étendre la souveraineté des Etats-Unis sur la plus grande surface possible du continent Antarctique ». 

L’Amiral Byrd, dans un autre communiqué de presse du 12 novembre 1946, déclara que « …Les fins de l’opération sont principalement de nature militaire, qui est de former du personnel maritime et de tester les navires, les avions et les équipements dans des conditions polaires dans des zones glaciales… ». Les Soviétiques, très attentifs au projet, n’étaient pas dupes et en avait parlé dans l’éditorial de leur revue navale « Etoile Rouge », suite à la conférence de presse de Byrd. Dans leur revue, ils indiquèrent que « les mesures des Etats-Unis dans l’Antarctique témoignaient que les milieux militaires Américains cherchaient à soumettre les régions polaires à leur contrôle et à y créer des bases permanentes pour leurs forces armées ».

Dès lors, on comprend bien que cette opération militaire, était mise en oeuvre pour conquérir de nouveaux territoires pour les Etats-Unis, sous le prétexte de former les militaires et sous couvert de l’argument scientifique. (Cela figure d’ailleurs bien dans les raisons officielles citées plus haut).

Une expédition militaire avant tout.

La Marine Américaine avait fortement soulignée que Highjump allait représenter des maneuvres de grandes importance pour l’US Navy, avec des intérêts considérés comme prédominant pour les études scientifiques. Les instructions préliminaires de Ramsey du 26 août 1946, indiquaient que « Le chef des opérations navales serait le seul à faire face à d’autres organismes gouvernementaux », en ce qui concerne « les activités de l’opération Highjump ». Et que « Aucune négociations diplomatiques ne seraient nécessaires… » et « …Aucun observateurs étrangers ne sera accepté ». Il semble bien qu’il n’y est eu que peu de place pour des scientifiques civils et des observateurs internationaux. Par la suite, le chef d’opérations navales envoya une lettre à plusieurs organismes gouvernementaux et des ministères pour les inviter à participer de façon limité, à l’opération. Egalement invités à participer furent l’US Army, le NWS, le Coast and Geodetic Survey, le Geological Survey et le Fish and Wildlife Service. Des représentants des gouvernements de l’Australie, de Nouvelle-Zélande et du Chili avaient demandé la permission d’y participer en qualité d’observateurs, mais la Marine s’y est alors fermement opposé. 
Parmi les scientifiques et les chercheurs présents se trouvaient Jack Hough, Bill Metcalf et David Barnes de la Woods Hole Oceanographic Institution. Le 18 septembre la préparation a été intensifié et la date de départ officielle du 2 décembre avait été annoncée.

La constitution de la flotte.

Les commandants des flottes du Pacifique et de l’Atlantique, durent choisirent chacun six navires de leur flotte respective, qui participeraient à l’expédition. Il y avait le « USS Mount Olympus », chargé des communications et de l’équipement électronique et qui serait le navire amiral. Le brise-glace « USCGC Northwind », le transporteur d’hydravions « USS Pine Island », le navire ravitailleur « USS Canisteo », le destroyer « USS Brownson », le sous-marin « USS Sennet ». Qui provenaient de la flotte de l’Atlantique. La flotte du Pacifique à fournit le destroyer « USS Henderson », les cargos « USS Yancey » et « USS Merrick », le navire catapulteur « USS Currituck », le ravitailleur « USS Cacapon » et le brise-glace « USS Burton Island ».
En outre, un navire supplémentaire s’était vu retenu pour participer à l’opération, juste deux semaines avant le départ. C’était le tout nouveau porte-avion « USS Philippine Sea » avec l’amiral Richard Byrd à son bord.

La manière de choisir les douze navires pour l’expédition, s’est faite rapidement sur ordres, sans concertation préalable avec les commandants des flottes océaniques. D’ailleurs le capitaine Rees, commandant du « USS Mount Olympus », écrira à Cruzen, pour lui faire part de son exaspération à cause des boulversements réguliers dans les ordres et de devoir procéder à la préparation de son bâtiment dans l’urgence, alors que les détails sur la nature de l’opération lui sont alors complètement inconnus.

La composition de la « Task Force 68 », sous la responsabilité de l’Amiral Byrd et commandé par l’Amiral Cruzen (ce dernier sera nommé amiral avant le départ de la TF-68):

Groupe central – TG 68.1 (Task Group 68.1):

USS MONT OLYMPUS: Communication et « navire-amiral » de Cruzen;
USS YANCEY: Cargos, soutien en matériel et logistique;
USS MERRICK: Cargos, soutien en matériel et logistique;
USS SENNET: Sous-marin;
USS BURTON ISLAND: Brise-glace;
USCGC NORTHWIND: Brise-glace.

Groupe Ouest – TG 68.2 (Task Group 68.2), commandé par le Capitaine Charles A. Bond, USN:

USS CURRITUCK: Navire catapulteur;
USS HENDERSON: Destroyer;
USS CACAPON: Tanker, navire ravitailleur.

Groupe Est – TG 68.3 (Task Group 68.3), commandé par le Capitaine George J. Dufek, USN:

USS PINE ISLAND: Navire catapulteur;
USS BROWNSON: Destroyer;
USS CANISTEO: Tanker, navire ravitailleur.

Groupe de transport  (Task Group 68.4):

USS PHILIPPINE SEA: Porte-avions, commandé par l’Amiral Byrd, USN.

Groupe Base – TG 68.5 (Task Group 68.5), commandé par le Commander Clifford M. Campbell, USN: Le futur Camp de base de « Little America IV ». 

On peut se demander pourquoi autant de précipitation dans la préparation de la flotte, et surtout pourquoi ne pas mettre au courant les commandants des navires participants à l’opération ? Pourquoi un tel secret ? Comment pouvaient-ils se préparer au mieux, sans connaitre tous les aspects de l’expédition à laquelle ils allaient participer ? La Navy, qui a organisée plusieurs débarquements et Groupes Navals pendant la Seconde Guerre Mondiale, ne sait-elle plus préparer un corps-expéditionnaire correctement ?

La route à suivre est clairement définie.

Une conférence eu lieu au début de l’automne au Bureau hydrographique naval de Suitland (Maryland), pour préparer les routes et des aides à la navigation pour la flotte. Ils ont vite réalisé que les cartes les plus fiables de la mer de Ross étaient celles de l’Amirauté Britannique. Des copies ont été faites et envoyées à tous les navires. Cruzen, Byrd et les autres officiers ont sérieusement réfléchi aux objectifs et aux priorités de l’expédition. Et ils arrivèrent à la conclusion que l’objectif le plus important, devrait être la cartographie complète de la côte de l’Antarctique et autant à l’intérieur des terres que possible.


La flotte serait diviser en trois groupes. Le groupe central, serait guidé par le « USCGC Northwind », à travers la banquise de la mer de Ross. Suivi de près derrière par les cargos « USS Yancey » et « USS Merrick », du sous-marin « USS Sennet » et du « USS Mount Olympus ». (Le brise-glace « USS Burton Island », qui venait d’être lancé, étant encore à suivre des essais en mer au large de la Californie, devait rejoindre le groupe plus tard et arriverait pour participer à la phase finale de l’opération).
De chaque côté du groupe central, il y aurait deux autres groupes, à l’Est et à l’Ouest. Le groupe de l’Est, constitué autour du « USS Pine Island », se composait du navire ravitailleur « USS Canisteo » et du destroyer « USS Brownson ». Ils iraient à l’île Pierre Ier et de là, se déplacerait vers le degré zéro de longitude (méridien de Greenwich), avant de se diriger vers l’Antarctique. Le groupe de l’Ouest était constitué autour du transporteur d’hydravions « USS Currituck ». Ce groupe devait faire sa jonction avec le « USS Cacapon » et le destroyer « USS Henderson », séparé du groupe de tête, jusqu’aux îles Balleny et ensuite faire le tour de l’Antarctique vers l’ouest jusqu’à ce qu’il rencontre le groupe de l’Est. On ne peut qu’être étonné, par la préparation hâtive des navires pour l’expédition et par la route choisie, qui n’est pas un hasard. Et de la division de la flotte en trois groupes différents. Pourquoi vouloir faire aussi compliqué ? Que les navires arrivent de plusieurs directions différentes, n’est pas anormale, vu qu’ils n’appartenaient pas, initialement, à la même flotte. Mais avec la jonction des groupes de l’Est et de l’Ouest, on a l’impression qu’ils voulaient, délibérément, effectuer une maneuvre d’encerclement du continent Antarctique (illustration ci-dessous). C’est clairement la tactique que l’on emploi lorsque l’on sait être attendu, ou que l’on veut éviter que des bâtiments ennemis ne s’échappent.

Une majorité d’hommes inexpérimentés.

L’inexpérience des hommes, en particulier celle des aviateurs, était trop apparente. Un des pilotes, le lieutenant William Kearns, dira plus tard, que l’on a rappelé des pilotes bénévoles, que des navigateurs et des membres d’équipage aériens ont été retirés des flottes de l’Atlantique et du Pacifique, « dans le fol espoir que certains hommes expérimentés seraient parmi ceux sélectionnés ». Puisque la grande majorité du personnel ne savait rien sur le type d’exploitation pour lesquels nous étions destinés, nous avons été obligés de creuser dans les livres, même pour les informations les plus élémentaires ». De plus, « seuls deux pilotes présents dans le groupe central avaient de l’expérience dans des missions de vol photographique ». En fait, aucun des pilotes n’avaient jamais volé dans les régions polaires auparavant. Seuls les deux pilotes, l’amiral Byrd et le commandant William M. Hawkes, avaient une expérience polaire, avec des centaines d’heures de vols en Alaska. En tout, il n’avait été possible d’obtenir les services de seulement onze anciens combattants, ayant participé à de précédentes expéditions en Antarctique. 

Lorsque l’on sait que l’objectif premier et prioritaire définit par les responsables, les amiraux Cruzen et Byrd, était la cartographie de l’Antarctique à l’aide de photographies aériennes, on peut dire que l’expédition partait avec un sérieux handicap. Elle semble vraiment avoir été préparé en dépit du bon sens. Mais pourquoi ne pas vouloir prendre des pilotes et des observateurs formé à la photographies aérienne ? Pourquoi ne pas prendre le temps d’en former, si cette opération de cartographie était si importante ? A moins que cet « objectif prioritaire », ne soit pas l’objectif réel de l’expédition. D’autant plus qu’il n’était pas expressément mentionné, dans les objectifs définis par l’amiral Nimitz.
Et pourquoi si peu d’anciens de la Seconde Guerre Mondiale dans leurs rangs ? Les Américains ne manquaient pas de pilotes, ni de spécialistes de la photo aérienne. Quelques dizaine de rappel sous les drapeaux d’un personnel expérimenté auraient suffit. Pourquoi ne pas avoir fait appel à eux ? Soit les préparateurs de l’opération se montrent volontairement incompétent, ou bien, l’opération visait clairement un autre but, qui ne fût pas dévoilé officiellement.

Le départ de la flotte.

Cruzen fût nommé au grade de contre-amiral, la veille du départ de la flotte. Le premier navire à quitter son port d’attache fût le brise-glace « USS Northwind », qui parti de Boston le 25 novembre 1946. Le 28 il est arrivée à Norfolk, et a rejoint le navire amiral « USS Mount Olympus », le « USS Pine Island » et le destroyer « USS Brownson » pour les derniers préparatifs. Enfin, le 2 décembre, tout était prêt. La flotte gagna la haute mer où elle se dirigea vers le sud pour l’Antarctique. Le 2 décembre les navires de la Flotte du Pacifique, le « USS Currituck », le destroyer « USS Henderson » partirent de San Diego, le « USS Cacapon » de San Pedro et le « USS Yancey » de Port Hueneme. Le cargo « USS Merrick », qui était en cour de chargement, ne parti de Port Hueneme que le 5 décembre. La Flotte de l’Atlantique a navigué autour de Cuba par le passage du Vent et dans les Caraïbes jusqu’à Panama. le 7 décembre, les quatre navires ont transité par le canal de Panama, puis à fait une escale à Balboa sur la côte Pacifique. Ils attendirent le sous-marin « USS Sennet » et le ravitailleur « USS Canisteo ». Le 10 décembre tous les bateaux étaient arrivés et ils entamérent leur voyage vers le sud. 
Le Groupe central avait rendez-vous à l’île Scott le 30 décembre 1946, afin de suivre le « USCGS Northwind » à travers les glaces dans les eaux de la Mer de Ross.

Les opérations en Antarctique.

Le sous-marin « USS Sennet » avait dût être remorqué jusqu’à l’île de Scott (à cause du danger que représentait les glaces). Le reste du groupe a atteint la baie des Baleines le 15 janvier 1947, guidé par le USCGC Northwind. Au cours des deux jours suivants, les équipes du génie sont allées à terre pour choisir un site pour « Little America IV », un peu au nord de « Little America III », la Base de l’expédition de 1939-41. La construction de la base et des équipements d’accompagnement des avions a commencée immédiatement après. Tout un assortiment de véhicules a été utilisé dans cette entreprise, y compris des tracteurs, des jeeps, des bulldozer.
En février, « Little America » était composée d’une multitude de tentes, de trois pistes de neige compacte et d’une piste courte en plaques d’acier. Plusieurs vols de reconnaissance avaient déjà eu lieu, mais à partir de la première semaine de février, à cause des tempêtes de neiges, les vols se limitèrent à seulement trois jours pour le mois de février.
Des véhicules à chenilles partirent le 12, et tentèrent de s’aventurer jusqu’aux montagnes Rockefeller. Mais ils reçurent l’ordre de revenir à la base une semaine plus tard, du fait de l’évacuation imminente. A un moment donné, le nombre de personnes en poste à la base a approché les 300, mais par la suite ce nombre a été fortement réduit, afin que les personnes restantes puissent être facilement évacuées par le « USS Burton Island ». Ce dernier avait quitté San Diego le 17 janvier 1947, et il arriva dans le détroit de McMurdo le 13 février et servit de navire météo jusqu’au 20 février. Il reçu ensuite l’ordre de commencer l’évacuation de la base et atteignit Little America le 22 février. Les opérations d’évacuations commencèrent immédiatement.
Pour le chemin du retour les navires prirent des chemins différents. Le « USS Merrick », qui avait subit des dégâts au gouvernail, dût être remorqué par le « USCGC Northwind », jusqu’à Port Chalmers, en Nouvelle-Zélande, pour y subir des réparations et il sera mit en cale sèche pendant un mois. Il y eu aussi le « USS Yancey », qui avait des dégâts sur sa coque et ses hélices endommagées, mais il parvint à rentrer. Pour sa part, le groupe Est, subit la perte de plusieurs hydravions (11 morts parmi les équipages), officiellement par accidents.

Pourquoi vouloir être en mesure d’évacuer rapidement le personnel de « Little America », alors que cela faisait à peine un mois, qu’ils avaient mis les pieds en Antarctique ? Que s’est-il produit pour les faire repartir si rapidement ? Les opérations venaient juste de commencer et la fin était prévue pour le mois de juillet 1947. S’est-il produit quelque chose d’inattendu ? Qui aurait décidé le responsable de l’expédition, Richard Byrd à anticiper un départ précipité, qui a bien eu lieu?  Et si tel est le cas, qu’a-t-il bien pût arriver pour que cette flotte rembarque aussi vite ? De plus, pourquoi limiter les vols à cause des rudes conditions météo dès la première semaine de février, et de choisir d’envoyer des véhicules, quelques jours plus tard, le 12 février ? Il est évident que les conditions seraient aussi exécrables pour les hommes à terre, que pour les pilotes. Sans compter deux navires endommagés et un sous-marin. On connait les dommages des navires, mais pas ce qui les a causé. Pour le « USS Sennet », c’est l’inverse. On sait qu’il a bien été remorqué, officiellement « à cause du danger que représentait les glaces », mais on ne connait pas la nature des réparations qu’il a subit par la suite (parce qu’il a bien été réparé).

Mais il y a tout de même un fait intéressant à signaler. C’est le témoignage des deux pilotes, Kreitzer et Reinbolt. Ils ont volé vers le sud et ont soudainement découvert « une série de cristal de montagnes de glace, lumineusement bleu dans le ciel noir, haute de plus de deux miles ». Ils volèrent près des sommets de ces montagnes, et suivirent la chaîne montagneuse sur près de cent miles avant de rebrousser chemin. L’un d’eux dira plus tard à Byrd, « C’était comme un paysage sur une autre planète ». 

Est-ce à  cause de ce rapport de vol, que Byrd décida de voler loin au Pôle-Sud. Toujours est-il qu’il effectua bien un vol jusqu’à un endroit inconnu, mais qui ne pouvait pas « se trouver dans notre monde », du fait de la distance parcouru, en volant toujours au sud. Il dira avoir rencontré une civilisation, des hommes du centre de la Terre. Qui possédaient des engins volants en forme de soucoupes et qui parlaient avec l’accent Allemand. Ils lui remirent un message pour les dirigeants de la Terre, et ajoutèrent qu’ils n’hésiteraient pas à intervenir, et qu’ils ne les laisseraient pas la détruire. (2)

Le rapport de Byrd au sujet de cette rencontre devant les autorités de la Marine, resta secret. Nous connaissons l’aventure de Byrd, par son carnet de vols, dans lequel il relate ce qu’il a vécu au Pôle-Sud. La seule information qui ait filtré à l’époque, fût sa déclaration au journal Chilien « El Mercurio »: « En cas de guerre, il faudra s’attendre à des avions capables de voler d’un pôle à l’autre. »(photo ci-dessous).

L’opération Highjump, qui devait durer jusqu’en juillet, s’arrêta donc au bout d’un mois le 22 février 1947, avec l’évacuation du personnel. Officiellement, à cause des mauvaises conditions météorologiques. Avec « l’opération Frostbite » en Arctique en 1945-46, les conditions climatiques n’étaient soi-disant « pas assez dures », et lors de l’opération Highjump en Antarctique en 1946-47, les conditions sont trop difficiles alors ils décident de tout arrêter, seulement cinq semaines après leur arrivée. Cela est assez bizarre. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’ils se rendaient en Antarctique (Byrd y avait déjà mené trois expéditions). Il y a de quoi se demander, si la Navy connait les saisons et les conditions climatiques dans les régions polaires, pourquoi prendre autant de pilotes inexpérimentés, alors que leur mission de cartographie semble être pour eux de la plus grande importance ? A moins qu’elle ne soit en fait qu’un prétexte, ce qui aurait été alors très pratique pour rechercher quelque chose sans en avoir l’air. Et pourquoi autant de précipitation, à vouloir absolument intervenir aux Pôles, une fois la guerre terminée ? Le Gouvernement Américain devait sûrement détenir des informations que nous ignorons, mais qui les obligèrent à agir au plus vite, en Arctique comme en Antarctique.

Il leur aura fallu deux expéditions au Pôle-Nord, et bien ça sera pareil au pôle-Sud. Car après « l’Opération Highjump », qui fût bien présentée comme étant un véritable échec, il y aura une autre expédition vers l’Antarctique. Ce sera « l’Opération Windmill », dès novembre 1947.


(1) Voir « Les soucoupes volantes du Troisième Reich », pour plus d’informations.

(2) Ils ajouteront même, avoir déjà remit un message aux dirigeants de la planète, mais ne pas avoir été écouté. Pour lire l’intégralité du récit de l’amiral Byrd, voir « Témoignage sur « Highjump », dans la catégorie « Témoignages et révélations ».

Sources : http://www.south-pole.com / http://www.antonparks.com / http://actualitedelhistoire.over-blog.com/article-la-guerre-en-antarctique-l-operation-highjump-57670109.html
Magazine Nexus n°41 et 42; Magazine Nexus Australie Vol.12 n°5, Vol.12 n°6 et Vol.13 n°1.

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