Les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) recueillent depuis plus d’un an des informations détaillées sur les hospitalisations liées au Covid, qui ventilent les cas en fonction de l’âge, de la race et du statut vaccinal. Pourtant, selon le New York Times, l’agence n’a pas communiqué la plupart de ces informations au public.
De plus, l’agence semble avoir publié des informations de manière sélective pour soutenir le message en faveur des boosters.
- Lorsque le C.D.C. a publié les premières données significatives sur l’efficacité des rappels chez les adultes de moins de 65 ans il y a deux semaines, il a omis les chiffres concernant une grande partie de cette population : Les 18-49 ans, le groupe le moins susceptible de bénéficier d’injections supplémentaires, car les deux premières doses les protègent déjà bien. -NYT
Comme le note le Times, une grande partie des informations non divulguées pourrait aider les autorités sanitaires locales et nationales à prendre des décisions dans le cadre de leurs efforts pour maîtriser le virus. Une ventilation détaillée des hospitalisations par âge et par race, par exemple, pourrait aider les responsables à identifier les populations les plus à risque afin d’allouer plus efficacement les ressources, notamment pour déterminer si les adultes en bonne santé ont besoin de rappels.
Selon la porte-parole du CDC, Kristen Nordlund, l’absence de divulgation de la part de l’agence s’explique « par le fait qu’en fin de compte, les données ne sont pas encore prêtes à être diffusées en prime time », ajoutant que la « priorité de l’agence lors de la collecte de données est de s’assurer qu’elles sont exactes et exploitables ».
M. Nordlund a également déclaré que l’agence craignait que les informations soient « mal interprétées ».
Le directeur adjoint du CDC pour la santé publique, le Dr Daniel Jernigan, affirme que la pandémie a mis en évidence les faiblesses des systèmes de données de l’agence – et de ceux des États, qui, selon lui, ne parviennent pas à suivre le volume de données.
« Nous voulons des données de meilleure qualité, plus rapides, qui puissent conduire à des prises de décision et à des actions à tous les niveaux de la santé publique, qui puissent nous aider à éliminer le décalage des données qui nous a freinés », a-t-il déclaré.
Autre excuse : le CDC est apparemment submergé par la bureaucratie et compte « de multiples divisions bureaucratiques qui doivent approuver les publications importantes », sans compter l’obligation d’informer le ministère de la santé et des services sociaux (HHS) et la Maison Blanche de leurs projets.
L’année dernière, l’agence a été critiquée pour ne pas avoir assuré le suivi des infections dites « percées » chez les Américains vaccinés – alors qu’elle avait déclaré qu’elles étaient « extrêmement rares », puis « rares », et qu’elle avait ensuite commencé à expliquer que le vaccin permettait d’éviter la mort (tout en omettant le fait qu’il s’agissait principalement de personnes âgées et de personnes souffrant de comorbidités).
Selon un fonctionnaire fédéral familier de la collecte de données par le CDC, l’agence a suivi les patients depuis le lancement des vaccins Covid – et l’agence a été réticente à rendre ces chiffres publics « parce qu’ils pourraient être interprétés à tort comme une inefficacité des vaccins ».
- Mme Nordlund a confirmé que c’était l’une des raisons. Une autre raison, a-t-elle dit, est que les données ne représentent que 10 % de la population des États-Unis. Mais le C.D.C. s’appuie sur le même niveau d’échantillonnage pour suivre la grippe depuis des années. -NYT
« Cela fait deux ans que nous réclamons ce type de granularité des données », a déclaré Jessica Malaty Rivera, épidémiologiste et membre de l’équipe qui a dirigé le Covid Tracking Project, un effort indépendant qui a compilé des données sur la pandémie jusqu’en mars 2021. Elle a ajouté qu’une analyse détaillée « renforce la confiance du public et permet de dresser un tableau beaucoup plus clair de ce qui se passe réellement. »
Les experts ne sont pas non plus d’accord sur le risque de « mauvaise interprétation ».
« Nous courons un bien plus grand risque de mauvaise interprétation des données avec des données vides, que de partager les données avec une science, une communication et des mises en garde appropriées », a déclaré Rivera.
Entre-temps, il a été difficile de trouver les données des CDC sur le pourcentage d’enfants hospitalisés pour le Covid qui ont d’autres problèmes de santé, selon le Dr Yvonne Maldonado, présidente du comité des maladies infectieuses de l’Académie américaine de pédiatrie, qui a demandé cette information en décembre et s’est vu répondre qu’elle n’était pas disponible.
Le bon côté des choses, c’est que le CDC a publié des données sur les eaux usées des villes – un indicateur fiable pour mesurer les pics de covidités au sein d’une population. Bien sûr, cela ne vous dit pas si les rappels sont efficaces chez les jeunes de 18 à 49 ans.
Traduction : https://exoconscience.com
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