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Une IA à la tête d’une entreprise chinoise : Une première mondiale qui a de quoi inquiéter

Tang Yu, une femme animée par de l’intelligence artificielle a été nommée PDG d’une société de jeux vidéo en Chine. De quoi se poser des questions éthiques sur ce qui va advenir du monde dans les années à venir.

Beaucoup appellent Tang Yu « femme-robot », mais vous n’aurez aucune chance de la voir déambuler dans les couloirs de NetDragon Websoft, où elle « travaille » pourtant depuis 2017, puisqu’il s’agit d’une humanoïde virtuelle. En revanche, sur les réseaux, elle saura analyser des données et donner des directives 24 h sur 24, sans aucun salaire.

De grands espoirs dans l’intelligence artificielle plutôt que naturelle

C’est avec plaisir que le fondateur de NetDragon Websoft, le DrDejian Liu, a annoncé que Mme Tang Yu, un robot humanoïde virtuel alimenté par l’IA, a été nommée PDG tournante de sa filiale phare, Fujian NetDragon Websoft. « Nous croyons que l’IA est l’avenir de la gestion d’entreprise », a-t-il déclaré dans un communiqué diffusé fin août. « La nomination de MmeTang Yu traduit notre engagement à adopter pleinement l’utilisation de l’IA pour changer la façon dont nous exploitons notre entreprise et, en fin de compte, pour stimuler notre croissance stratégique ».

D’après Midi Libre, « Mme » Tang Yu ne peut faire que ce pour quoi elle a été programmée, et les dirigeants de la maison-mère peuvent à tout moment reprendre la main. Mais « elle peut approuver ou rejeter les suggestions de ses subalternes. Elle peut signer des documents. Elle peut évaluer les performances des salariés et par conséquent décider qui doit recevoir une augmentation de salaire ou au contraire qui doit être sanctionné. Et elle parle, pour expliquer ses décisions ».

Un emballement à l’égard de la technologie qui ne date pas d’hier puisque Tang Yu était numéro 2 de l’entreprise depuis 2017. Aujourd’hui, elle est PDG de cette société née en 1999, qui compte aujourd’hui plusieurs milliers de salariés et engrange des milliards de dollars, notamment en créant des jeux vidéo et des communautés internet.

Notons néanmoins que sur la page consacrée à l’équipe dirigeante, Tang Yu n’apparaît pas, pas plus qu’aucune autre femme faite de chair et d’os, d’ailleurs.

Une machine numérique sans limites physiques ou psychiques

Avec son costume et sa coupe de cheveux classiques, Tang Yu est autant dénuée de sentiments que d’états d’âme. Et NetDragon s’en réjouit : « Tang Yu rationalisera les process, améliorera la qualité des tâches de travail et la vitesse d’exécution ». Et cela, tous les jours, sans interruption et sans être payée.

Avec elle, pas d’imprévu dû à la maladie, à un accident, à des menstrues douloureuses ou au vieillissement. Pas de sensibilité aux ondes électromagnétiques ou au café infect de la machine collective. Pas de repas, de transports ou de congés à payer, ni d’enfants à naître ou à faire garder. Pas de susceptibilité, de changement d’humeur, de cancans ou d’ego touché. Pas de fatigue, pas de stress, pas de parti pris, de pause cigarette ou d’animosité. Pas d’histoire de cœur ou sous la ceinture pouvant perturber l’ambiance au bureau. Pas d’humour pouvant être mal interprété, d’écoute active chronophage ou de poignée de main susceptible d’être « covidée ».

Non, rien que de l’analytique, du calcul, du décisionnel, du rationnel, pour optimiser de manière objective les performances de la filiale de jeux Fujian NetDragon Websoft !

Seuls quelques événements rarissimes presque jamais évoqués, comme un débranchement informatique, une panne électrique ou une cyber-attaque, pourraient l’invalider. Du rêve en barres pour ceux qui préfèrent la rentabilité et l’efficacité à l’humanité, avec ses travers… et ses qualités !

Des risques insoupçonnés ?

Nous avons néanmoins contacté NetDragon Websoft pour savoir s’il existait des risques que le pouvoir échappe aux dirigeants humains et que Tang Yu prenne des décisions de manière autonome qui pourraient déstabiliser l’entreprise, et si l’entreprise avait des garde-fous pour assurer la sécurité informatique. Si elle nous répond, nous vous tiendrons informés.

Autre interrogation : si Tang Yu devait commettre des erreurs, qui sera responsable juridiquement ?

Après l’entreprise, l’éducation ?

NetDragon étant très investie dans le domaine de l’éducation, on peut se demander si bientôt des professeurs humanoïdes donneront des cours à des humains.

Sur son site, l’entreprise explique avoir lancé en 2018 « AI Assistant for 101 Education PPT », le « premier produit « AI + Education », présentant une classe intelligente hébergée par un enseignant et de nombreux « assistants d’enseignement » ». En 2019, elle a créé «la salle de classe du futur en combinant la 5G et la technologie holographique ». En 2020, elle dit avoir «fourni un soutien à l’enseignement à distance aux enseignants et aux étudiants du monde entier, faisant avancer l’éducation malgré la pandémie de Covid-19 », et qu’elle est en train de s’associer à « un certain nombre d’institutions éducatives, d’éditeurs et d’universités de renommée mondiale pour intégrer des tonnes d’excellentes ressources éducatives dans le monde entier. »

Bientôt un monde de paresseux ?

Nous dirigeons-nous vers un monde où il n’y aura plus besoin d’apprendre, même plus à conduire, avachis dans nos véhicules autonomes et connectés ? Dans lequel les connaissances pourront être téléchargées dans les implants cérébraux (de certains seulement ?) de manière instantanée et sans effort ? Où l’agriculture sera entre les mains de drones et de robots ?

Un monde où les médecins à l’autre bout des consultations en ligne, chez soi ou dans des cabines de téléconsultation médicale, seront des humanoïdes ? Où des robots détecteurs de veines piqueront à la chaîne dans les cabines et centres de vaccination ? Où le journalisme sera remplacé par du robot-journalisme ?

Un monde où on pourra également « décider » de se laisser porter par la technologie remise entre les mains de quelques experts, de vivre la vie dont on est le héros de manière virtuelle au sein du métavers, plutôt qu’évoluer en conscience et parfois dans la souffrance dans le monde réel ?

Ce sont des questions que nous aimerions poser à Tang Yu, mais pas sûr qu’elle puisse y répondre…

source : Nexus

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