L’AFP s’est indignée et inscrite en faux d’un de mes articles publiés à la fin du mois de juin sur Réseau International pour faire état des tendances actuelles au refroidissement avéré dans les régions arctiques, à contresens de l’alarmisme ambiant portant sur les effets prétendument « catastrophiques » du changement climatique, que ses infatigables propagandistes considèrent comme imputable aux émissions anthropiques de « gaz à effet de serre ».
La fin de ce mois d’août fournit l’occasion de renouveler l’état des lieux en Arctique, deux mois d’été après la mise en ligne de mon premier état des lieux, et de répondre aux « corrections » contrefactuelles de l’AFP, relayées par 20minutes.fr et msn.com (France).
Afin de laisser penser que mes propos seraient particulièrement discordants vis-à-vis de la réalité climatique en 2022, l’auteur de ce blog de l’AFP, Juliette Mansour (une « journaliste vérificatrice de fait », attention !), commence par évoquer la chaleur qui a prévalu en juillet et août 2022 (et croit même judicieux d’y ajouter, par souci de corrélation alarmiste immanquable, les « nombreux incendies »), sous la forme de quelques jours de canicule localisée à l’échelle des quelques 3% de la surface terrestre comprenant l’Europe occidentale, comme si nous n’avions jamais rien connu de tel dans l’histoire climatique de notre vieux continent – sous-entendu, comme si les mêmes phénomènes météorologiques qui se sont produits pendant des milliers d’années étaient désormais provoqués par d’excessives émissions anthropiques de « gaz à effet de serre », ce que confirmeraient « les records de chaleur » estivale enregistrée en 2022 :
« Alors que l’Europe connaît des records de chaleur [« records » que l’auteur du billet se propose de « confirmer », moyennant un lien vers une page de Ouest-France] et de nombreux incendies, des publications appellent à relativiser le réchauffement climatique en assurant que l’Arctique connait son « début d’été le plus froid en 64 ans« . »
L’ineptie de cette remarque se cache derrière l’effet spécieux escompté de son argumentum ad passiones (« Alors que l’Europe connaît des records de chaleur, etc. »). Reprenons :
« Alors que l’Europe connaît des records de chaleur et de nombreux incendies… » Trompeur !
Prétendre inférer le climat en Arctique par le temps qu’il a fait en Europe occidentale cet été s’avère pour le moins éloigné de l’effort factuel que madame Mansour entend incarner au nom de « AFP Factuel ».
Les températures des régions nordiques du globe peuvent être beaucoup plus froides lorsque les températures sont à la hausse dans d’autres régions de l’hémisphère nord, étant fortement déterminées par les effets des courants qui traversent l’océan Arctique. Les variations géothermiques combinées aux courants océaniques qui traversent et influencent l’Arctique ne se répercutent que sur une petite zone, non pas sur l’ensemble de l’hémisphère nord. De même, les phénomènes de canicules localisées en Europe occidentale, comme on a pu en faire l’expérience ci et là cet été, ne traduisent évidemment pas une quelconque « urgence climatique » à l’échelle mondiale. Comment de brèves canicules estivales pourraient-elles en effet faire office d’indication d’un « changement climatique » constituant une quelconque « urgence planétaire », alors qu’il existe deux hémisphères, nord et sud ? La pseudo-corrélation rhétorique entre chaleurs estivales en Europe (loin d’être les plus chaudes jamais enregistrées, sauf dans la tête d’idéologues faisant fi des faits historiques climatiques dûment documentés et infirmant leur alarmisme réchauffiste contemporain1) et configurations climatiques en terre polaire joue simplement sur un sophisme émotionnel déguisé en argument « factuel » incontesté.
Quant aux incendies de forêt et à leur assimilation unilatérale par les diffuseurs professionnels d’alarmisme à quelque symptôme de températures exceptionnellement élevées et de sécheresses induites par le « changement climatique », il s’agit d’une énième manipulation qui nécessiterait à elle seule toute une série de travaux et de données à même de faire taire l’hystérisme. Ce qu’on peut simplement rappeler ici à l’AFP et consorts, c’est que la saine gestion des forêts présuppose ces feux périodiques, naturels ou contrôlés, qui assurent le recyclage des matières nutritives dans les sols, dispersent les graines des plantes aptes à résister au feu, remplacent la litière végétale et contribuent ainsi à éclaircir les excès broussailleux pour laisser émerger de nouvelles pousses en quête de lumière solaire. Il serait donc bienvenu d’apprendre à se prémunir de l’hystérie climatique pour ne pas souscrire sans réfléchir à la moindre fabrication médiatique d’une « crise sans précédent ». Comprendre et promouvoir l’utilité naturelle des feux forestiers devrait figurer dans les programmes scolaires de « sciences de la vie de la Terre ». Comment se fait-il que les médias, dont on connaît pourtant la prédilection à toute épreuve pour les faits réels, n’aient rien trouvé d’autre à diffuser que la même rengaine catastrophiste unilatérale en matière d’incendies estivaux ? Peut-être qu’« AFP Factuel » pourra nous aider à y voir plus clair…
Quelques rappels : le CO2 atmosphérique ne provoque pas le réchauffement des océans et la fonte des glaciers polaires
Voici ce qu’explique « Catherine Ritz », d’après Juliette Mansour d’« AFP Factuel », pour faire état du rapport ou bilan annuel entre chute de neige et fonte de la glace à la surface de l’inlandsis groenlandais :
« « C’est normal qu’il neige un peu plus dans le centre puisque, lorsqu’il fait plus chaud, il y a plus d’humidité dans l’atmosphère, car elle dépend de la température d’une façon exponentielle. Et du coup il y a plus de réserves pour faire neiger davantage » […]
« Cela correspond à ce qu’on prévoit en cas de réchauffement. C’est exactement la physique de climat standard de dire qu’il va neiger un peu plus, donc cela va épaissir un peu le centre de la glace, mais, par contre, cela va fondre plus sur les bords », poursuit la scientifique. »
Cette « explication », pour le moins confuse et incomplète, fait apparaître que madame Ritz cherche avant tout la confirmation de ce qu’elle postule d’entrée de jeu comme conclusion de sa démonstration élémentaire, à savoir les effets du réchauffement climatique sur l’Arctique : « Ce que nous voyons correspond à ce qu’on prévoit en cas de réchauffement, puisqu’il fait chaud et qu’il y a donc plus d’humidité dans l’atmosphère, donc plus de précipitation ».
Rien n’est ici réellement expliqué, et rien ne prouve donc la conclusion posée par éléments de langage et pétition de principe réchauffiste de la part de « la scientifique ». Avant de donner une explication moins confuse et plus complète, qui ne nécessite aucunement d’impliquer un réchauffement global dont l’Arctique serait l’un des principaux témoins, remarquons qu’un représentant anonyme de l’Institut météorologique danois (le DMI, de son acronyme en anglais), ayant semble-t-il été contacté par madame Mansour de l’AFP, croit nécessaire de que les processus de « fonte des icebergs ou de la glace dans l’océan […] ne sont pas inclus dans le bilan de masse de surface ». Pour en déduire, curieusement, que mon utilisation des courbes du site Polar Portal, « pour tenter de remettre en cause le réchauffement climatique ou l’élévation du niveau de la mer, est profondément trompeuse ». On ne voit pas le rapport, puisque le bilan massique de masse est parfaitement défini (en tant que différentiel entre la quantité de neige tombée et accumulée au cours d’une période donnée par la calotte groenlandaise et celle de masse fondue à sa surface au cours de la même période), et que je respecte strictement sa définition dans mon interprétation des graphes et des courbes mis en ligne et actualisés selon les besoins des différentes échelles temporelles d’analyse des données enregistrées par le DMI. Ce qui est « profondément trompeur », c’est de décréter un indiscutable réchauffement climatique (que l’on ne saurait remettre en cause, comme l’admet cet interlocuteur de l’AFP au DMI, j’imagine au nom de la science) ; et finir par gober la chimère réchauffiste de « l’élévation du niveau de la mer ».
Corrigeons donc la déclaration confuse précitée de madame Ritz, et expliquons à ce représentant du DMI pourquoi « l’élévation du niveau de la mer » n’existe pas par elle-même, sans son mécanisme de contre-balancement naturel (de la même manière que le mouvement d’un corps n’est jamais que par rapport à celui d’un autre corps, et qu’il n’y a donc pas de mouvement absolu). Il est par ailleurs toujours utile, pour ceux qui voudraient éviter le piège de l’hystérie et des scénarios hollywoodiens, de consulter de temps en temps le Service permanent (de l’observation) du niveau moyen des mers, ou PSMSL, de son acronyme anglais. Le PSMSL recueille des données mensuelles et annuelles moyennes relatives au niveau de la mer de la part de plusieurs centaines d’organismes nationaux de surveillance océaniques répartis aux quatre coins de la planète.
Les inlandsis, tant arctique qu’antarctique2, augmentent en étendue et en épaisseur, dans la mesure où les précipitations augmentent sous l’effet du réchauffement périodiques des océans, qui s’évaporent par conséquent plus rapidement. Un tel phénomène, par ailleurs naturel, devrait lui-même entraîner une baisse du niveau des océans. Or, celui-ci augmente en raison des fontes locales périodiques de portions de glaciers terrestres côtiers (par exemple, le glacier Petermann dans le nord-ouest du Groenland). Phénomène qui se caractérise notamment par la chute plus rapide de la glace sur les flancs du Groenland en raison du réchauffement, lui aussi naturellement périodique, des cours océaniques environnants. Ce qui fait crier aux alarmistes, apparemment peu au fait des rouages du climat et des cycles arctico-marins : « réchauffement climatique » !
En réalité, le volume de glace susceptible de se détacher des terres polaires et de se déverser par conséquent dans les océans ne peut pas entraîner une forte hausse de leur niveau avant que l’augmentation de l’épaisseur des calottes n’entraîne, à contrario, une baisse de celui-ci. Cet équilibre magnifique est imparable, contre toutes les affabulations réchauffistes rapportées incessamment par les journalistes au service de l’alarmisme climatique.
Le Groenland et l’Antarctique sont recouverts d’une quantité importante de glace, dont il est en outre impossible de provoquer la fonte sous quelque effet de l’élévation de la température de l’air ambiant (de 0,5 °C, de 1 °C, de 1,5 °C, de 2 °C, …). Rappelons que la capacité thermique massique des océans (en kJ · K-1 · kg-1) est plus de mille fois celle de l’atmosphère. Quelque hausse de la température de l’air ambiant n’a strictement aucune incidence sur le réchauffement des océans ou sur la fonte des calottes polaires et des banquises. Avec le réchauffisme officiel, nous nageons en pleine science-fiction. D’où l’importance de quelques rappels fondamentaux (le lecteur appréciera qu’il n’est ni possible ni utile ici de se lancer dans un exposé exhaustif de ces fondamentaux).
L’énergie calorifique nécessaire pour faire augmenter la température d’1 gramme d’eau liquide de 1 °C correspond à 4,184 joules (l’équivalent d’une calorie de chaleur). La température dépend donc de la masse. En doublant la masse en fonction de la même quantité de chaleur, la température s’en trouve réduite de moitié. L’air n’a pas une capacité thermique massique suffisante pour faire augmenter la température de l’eau ou celle de la glace – encore moins à l’échelle d’une surface aussi vaste que celle des océans ou des calottes glaciaires. À titre de proportion de référence, la fonte de la glace nécessite une quantité de chaleur 80 fois plus importante que l’élévation de la température de l’eau liquide de 1 °C.
La masse totale des océans (1,4 × 1021 kg, qui correspondent à environ 5,41 × 1024 joules contenus dans l’océan par °C) est 280 fois supérieure à la masse de l’atmosphère (5,1 × 1018 kg qui correspondent à environ 5,23 × 1021 joules contenus dans l’air atmosphérique). Un gramme d’eau de mer a une capacité thermique massique presque 4 fois supérieure à celle d’un gramme d’atmosphère (capacité massique thermique à 0 °C = 1,006 kJ · K-1 · kg-1). Il faut environ 1006 fois plus de chaleur pour élever la température des océans de 1 °C que pour élever celle de l’atmosphère également de 1 °C. Par conséquent, si la température de l’atmosphère a bien augmenté d’environ 1 °C, comme le soutient l’expertise générale GIEC-iste en matière de changement climatique d’origine anthropique, cette quantité de chaleur ne peut contribuer qu’à l’accroissement de la température des océans de 0,001 °C.
Rappelons ici très vite la logique réchauffiste derrière l’obtention de cette augmentation paradigmatique de 1 °C de la température de l’atmosphère, moyennant le doublement de sa concentration en CO2 et la production d’un rayonnement de 3,7 watts par mètre carré pour finalement et pareillement réchauffer la surface terrestre de 1 °C :
ΔF = 5,35 ln(2/1) = 3,7 W ∙ m–² = 1 °C (1)
Les climatologues prétendent que le principal effet du CO2 dans l’atmosphère est de faire augmenter, par « forçage radiatif » ΔF, la température de surface de la Terre de 1 °C lorsque la concentration de CO2 atmosphérique passe du simple au double (d’où l’argument du logarithme népérien, 2/1). La relation qui sous-tend tout l’édifice du bilan énergétique redéfini aux fins du modèle fictif de « l’effet de serre atmosphérique » (en conjecturant la nature logarithmique de l’augmentation des « gaz à effet de serre » utilisée dans les calculs, j’en ai traité ici plus en détail), est basée sur cette simplification mathématique incapable de refléter les complexités multiparamétriques de la Nature et leurs effets sur le climat (la relation entre le comportement des constituants de l’atmosphère et la « température globale » n’étant ni linéaire, ni exponentielle, ni logarithmique).
De retour au réel, la capacité de rétention de chaleur par l’air n’est pas suffisamment importante, tant s’en faut, pour influencer de manière significative l’eau (des océans) ou la glace (polaire) qu’il entoure ou englobe en tant que composition massique atmosphérique. En outre, la chaleur se déplace vers le haut, non pas vers le bas. Cette propriété, curieusement oubliée par les réchauffistes, l’empêche d’agir thermiquement en passant de l’air atmosphérique vers les glaces polaires et vers l’eau des océans. Les réchauffistes ont une tendance fâcheuse à inverser les mécanismes fondamentaux se rapportant à la science climatique proprement dite. Ce sont les océans et les terres qui fonctionnent comme puits énergétiques en absorbant le rayonnement solaire pour le transférer à l’atmosphère, et non l’inverse.
Il faudrait d’énormes quantités de chaleur (obtenues en multipliant la masse de l’atmosphère par un facteur de 8,5), remplacées par convection, pour faire fondre les glaciers polaires avec de l’air ambiant. Les 3,7 W · m-2 allégués par la théorie mathématico-magique du réchauffisme officiel pour produire un réchauffement atmosphérique de 1 °C n’ont pas la moindre incidence sur le dégel périodique de certaines tranches et parcelles des calottes continentales polaires, de leurs glaciers et de leurs glaces de mer flottantes.
En somme de ces quelques rappels, ce sont les courants d’eaux chaudes océaniques, notamment mis en mouvement par convection géothermique, qui font fondre périodiquement les glaciers arctiques et antarctiques. Le CO2 atmosphérique n’y est pour RIEN DU TOUT. Le prétendu réchauffement climatique n’a pas la moindre capacité à faire fondre les calottes polaires en Arctique et en Antarctique.
Les prémisses du réchauffement climatique, telles qu’elles se présentent jusqu’à ce jour dans les rapports du GIEC et dont l’AFP se charge d’assurer la défense par l’intermédiaire de ses « vérificateurs de faits », sont elles-mêmes le moyen privilégié de sélection, par ses doctrinaires patentés, « des données favorables à leurs revendications » (cherry picking en anglais).
Sélectionner « les données favorables à leurs revendications » (l’homme et les émissions de CO2 provoquent un réchauffement climatique catastrophique de la planète), c’est exactement ce qu’ils font ! Ce qui ne les empêche nullement de retourner le compliment à quiconque osera remettre en question les prémisses de leur science-fiction climatique.
Les mouvements sectaires ont la fâcheuse tendance à qualifier de « négationnistes » ceux qui refusent d’adhérer à leurs croyances et superstitions, surtout lorsqu’elles se parent des apparences de la science (climatisme, covidisme, …). Or, la science, au sens propre du terme, est par essence favorable au scepticisme. Celui-ci fait partie intégrante de la démarche scientifique, laquelle consiste à tester les hypothèses et à faire en sorte que celles qui résistent à la rigueur de l’examen puissent constituer des théories bien fondées. Testons les hypothèses du climatisme politico-médiatique, sur la base physique des quelques rappels succinctement énoncés ci-dessus. Et voyons si elles tiennent effectivement la route. Sans entrer plus profondément dans l’analyse des valeurs effectives dérivées du monde physique réel, on peut facilement constater et se convaincre que tel n’est pas du tout le cas.
Pourtant, le réchauffisme institutionnel persiste et signe en proclamant que le CO2 atmosphérique est à l’origine du réchauffement des océans et de la fonte des calottes et des glaces flottantes polaires. Les données chiffrées de la physique illustrent les aberrations insurmontables qu’engendrent une telle croyance. La quantité d’air atmosphérique réchauffée par quelque mécanisme de « forçage » logarithmique radiatif requise pour assurer la fonte des structures de glaces arctiques, qu’elles soient flottantes ou continentales, échappe complètement à une physique réaliste telle qu’elle s’applique au climat terrestre. Les postulations et conclusions du réchauffisme doctrinal relèvent de la science-fiction. C’est ce que nous devions rappeler en premier lieu, avant de regarder quelques graphiques relatifs au climat actuel au Groenland.
Interprétation des graphiques
Commençons par la citation suivante, tirée du billet de Juliette Mansour, ayant donc pris soin fin juillet de s’enquérir de la situation relative au bilan d’anomalie massique de surface du Groenland auprès de l’Institut météorologique danois (ou DMI). Après avoir soumis à l’Institut les graphiques que j’avais moi-même utilisés dans mon article du 22 juin en consultant le site du DMI, voici en quoi consiste la réfutation de mon interprétation desdits graphiques, toujours par quelque représentant non identifié du DMI, selon madame Mansour :
« Ce graphique ne montre que la température moyenne sur la période, et non les années de manière individuelle. Il n’est donc pas juste de conclure, sur la base de ce graphique, que cette année est le « début le plus froid de l’été arctique depuis 64 ans », a réfuté le 27 juillet l’Institut météorologique danois auprès de l’AFP. »
Considérons donc, comparativement, les bilans respectifs d’anomalie massique de surface du Groenland à l’échelle de ces dernières années – puisque je n’avais effectivement pas pris le temps de le faire spécifiquement ressortir dans mon précédent article :
Comme l’illustre ce graphique, à partir des données du DMI, les années 2017, 2017, 2021 et (jusqu’à maintenant) 2022 semblent indiquer une tendance à l’anomalie vers une quantité massique de neige tombée et accumulée au Groenland plus élevée au cours des quatre années sus-indiquées que celle de la masse fondue à sa surface. Par contraste, il est intéressant de remarquer que l’année de confinement généralisé sous les effets de la fièvre politico-sanitaire covidienne en 2020 relève d’une tendance à la baisse du bilan massique de surface, en regard de la valeur moyenne de la période de 1981 à 2010 (courbe grise médiane).
Il est clair que « AFP Factuel » se moque pertinemment de la factualité que ses « vérificateurs de faits » se targuent de protéger contre les « négationnistes du climat », en particulier au regard du climat en Arctique. Ils n’ont pas apprécié mon article et accusent donc ses conclusions d’être « trompeuses », mais démontrent leur incapacité à fournir le moindre argument « factuel » à leur encontre. Comment aurais-je pu fournir les données portant sur la fonte putative d’août 2022, alors que mon article a été rédigé en juin 2022 ? De plus, la deuxième phase de la saison des fontes arctiques que les journalistes de l’AFP tentent ici de fabriquer pour étayer leur narrativité en vigueur axée sur les effets du réchauffement climatique en Arctique n’a, en réalité, pas eu lieu cette année… Quant aux observateurs du DMI, on pourra se permettre de leur recommander de faire preuve de prudence dans l’interprétation de leurs propres données et graphiques – en appliquant une certaine défiance envers leur conviction foncière que la calotte arctique continue de disparaître à vitesse grand V –, de peur de répéter les bévues dont ils ont déjà été trouvés coupables ici et là.
Examinons à présent, sur une échelle comparative également annuelle, la situation de l’étendue de la glace de mer arctique, d’après le graphique interactif suivant du NSIDC3 :
L’affirmation selon laquelle elle « s’amincit à un rythme effrayant »4 ne cadre pas exactement avec ce qu’illustrent ces observations graphiques.
Madame Mansour cite de nouveau ce représentant anonyme du DMI :
« […] Nous devrons attendre la fin du mois d’août pour savoir l’étendue de glace que le Groenland perdra cette année », indique le DMI. »
Voyons donc, de nouveau, ce qu’indiquent les dernières données glaciologiques arctiques en cette fin de mois d’août 2022. En date du 21 août 2022, l’étendue de la glace de mer arctique était de 6,82 millions de kilomètres carrés, supérieure à celle des années 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 le même jour, d’après le graphique comparatif suivant du NIC Comparatif annuel de l’étendue de la glace de mer arctique5 :
Madame Mansour cite par ailleurs un « professeur en climatologie à l’université de Liège », Xavier Fettweis, consulté par l’AFP le 28 juillet, lequel explique :
« [qu’] »il faut faire attention à regarder l’Arctique dans son entièreté car il y a des zones qui seront plus chaudes ou plus froides du fait de l’origine du vent […]
Actuellement on est en dessous de la moyenne au Groenland, à cause d’une anomalie de la circulation atmosphérique, mais les autres régions sont plus chaudes, comme l’archipel norvégien des Svalbard où l’on bat tous les records, avec une anomalie de température de l’ordre de 5° degrés (de plus) par rapport à la période 1980-2010, ce qui est énorme. En plus, le mois de juin est le moment où l’été est le plus froid en Arctique, donc c’est plutôt le mois de juillet qu’il faudrait regarder », poursuit l’expert. »
Reprenons les propos suivants de « l’expert » :
« […] En plus, le mois de juin est le moment où l’été est le plus froid en Arctique, donc c’est plutôt le mois de juillet qu’il faudrait regarder ». Trompeur !
Voici ce qu’indique, correctement, la page Wikipédia traitant du climat de l’Arctique (la page n’existe pas en français, voir traduction ci-dessous ; accentuation ajoutée) :
“In most of the Arctic the significant snow melt begins in late May or sometime in June. This begins a feedback, as melting snow reflects less solar radiation (50% to 60%) than dry snow, allowing more energy to be absorbed and the melting to take place faster. As the snow disappears on land, the underlying surfaces absorb even more energy, and begin to warm rapidly.”[« Dans la plupart des régions de l’Arctique, la fonte des neiges commence à la fin du mois de mai ou au début du mois de juin. Cela déclenche une rétroaction, car la neige fondante réfléchit moins le rayonnement solaire (50 à 60%) que la neige sèche, ce qui permet d’absorber plus d’énergie et d’accélérer la fonte.Lorsque la neige disparaît sur les terres, les surfaces sous-jacentes absorbent encore plus d’énergie et commencent à se réchauffer rapidement. »]
Le Soleil rayonne à plein régime au-dessus du pôle Nord au moment du solstice d’été, le 21 juin. À partir du 21 juin, c’est-à-dire vers la fin de ce mois charnière de la saison des fontes en Arctique, le rayonnement solaire en direction du pôle Nord se fait de moins en moins intense. D’autres facteurs entrent alors en ligne de compte avec l’installation de l’été pour continuer la progression estivale des fontes. Il est néanmoins incorrect de déclarer que « le mois de juin est le moment où l’été est le plus froid en Arctique ».
Xavier Fettweis souligne pour autant et à raison que le taux de fonte s’accélère en juillet, plus chaud qu’en juin. Ceci étant admis, on notera que l’AFP objecte à mon article mis en ligne le 22 juin 2022 et traitant de la tendance groenlandaise actuelle par rapport au tendances de la valeur moyenne de la période de 1981 à 2010 et de la période annuelle 2011-2012, parce que j’ose y faire état du refroidissement estival arctique observé en début d’été 2022 – la portion que j’ai délimité ci-dessous sous forme d’ellipse en jaune le long de l’axe des abscisses (en bas à gauche du graphique) et qui se traduit par une faible fonte comparée à la fonte moyenne indiquée en noir, à la fonte maximale indiquée en bleu, à celle de l’année 2012 indiquée en vert, et à celle de l’année 2020 indiquée en orange. La quasi-totalité du mois de juin 2022 s’est avérée particulièrement fraîche et enneigée, d’où le ralentissement du taux de fonte et d’écoulement de celle-ci, en la comparant aux quatre autres valeurs sus-indiquées. Le mois de juin 2022 en Arctique, marquant la fin du printemps (début de la fonte des neiges) et le début de l’été, a bien été marqué par une tendance au refroidissement, à l’échelle comparative illustrée par le graphique ci-dessous.
L’AFP n’a pas apprécié que je le souligne, car ses journalistes croient passionnément à la réalité du réchauffement climatique d’origine anthropique de la planète et au narratif GIEC-iste soutenant que les glaciers arctiques sont en train de disparaître sous l’effet réchauffiste dévastateurs des émissions annuelles de CO2 dans l’atmosphère.
Madame Mansour cite encore Catherine Ritz (mentionnée plus haut), commentant la manière dont j’interprète sélectivement, selon elle, les graphiques du DMI :
« « Il s’agit ici de cherry picking [ne sélectionner que les données favorables aux allégations de son auteur, NDLR]. On voit que la courbe est un petit peu en dessous mais c’est dans la variabilité naturelle. Le bilan de masse de la surface fondue se calcule sur une année, ça n’a aucun sens de ne pas inclure la majeure partie de la saison où ça fond. Il s’agit ici de données allant de septembre à juin, et évidemment, de fin juin à août, ça continue à fondre », poursuit la chercheuse […] »
On pourra s’étonner de voir « la chercheuse » rejeter d’un revers de la main l’interprétation que je donne du bilan massique de surface du Groenland dans mon premier billet sur l’Arctique, en prétextant que je n’ai pas inclus la période de juin à août 2022. L’article datant de la fin juin 2022, il n’avait pas vocation d’inclure les mois de juillet et d’août, lesquels n’ont pas apporté cette anomalie de température conforme aux tendances de fonte imaginées par le climatisme officiel. Certes, le cadre de référence annuelle pour établir le bilan 2022 reste ouvert, à quatre mois de la fin de l’année en cours. Mais nous avons néanmoins constaté un nombre particulièrement faible de jours cumulatifs de fonte de janvier à cette fin août 2022. Ce qui suggère que les tendances moyennes au refroidissement arctique observées à partir du bilan annuel d’anomalie massique en 2017, 2018, et 2021, pour ce qui concerne les années les plus récentes, vont tendre à se confirmer d’ici la fin de 2022. Comment ce que nous observons actuellement en Arctique pourrait-il en effet s’accorder avec ce genre d’intox journalistique consternante : L’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que le reste de la Terre (Le Parisien) ? Pendant ce temps-là, les données relatives à la quantité de neige accumulée au cours des huit premiers mois de 2022 au Groenland attestent sans détour, jusqu’à présent, de son écart massique par rapport à la quantité de masse fondue et écoulée à sa surface (voir graphique 5). Ce qu’entérinent les différents graphiques des différents centres d’observation glaciologique que nous consultons régulièrement :
Madame Mansour cite de nouveau Xavier Fettweis, de l’université de Liège :
« […] « Statistiquement, en climatologie, c’est improbable d’avoir de telles anomalies par rapport à ce qui était observé en 1980 sans tenir compte du réchauffement climatique […]
Ce constat est également celui tiré par un Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) paru le 1er mars, expliquant que la fonte des glaces et neiges est l’une des dix menaces majeures causées par le réchauffement climatique, perturbant les écosystèmes et menaçant certaines infrastructures. »
Le climatologue, pour finir, fait état d’un
« […] constat tiré par un Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) paru le 1er mars, expliquant que la fonte des glaces et [des] neiges est l’une des dix menaces majeures causées par le réchauffement climatique, perturbant les écosystèmes et menaçant certaines infrastructures. » Trompeur/Faux !
On passera sur l’« expertise » réelle de la joyeuse cabale GIEC-iste, dont les membres attitrés sont nommés par leurs gouvernements respectifs en fonction de leurs allégeances aux orientations politiques de la grande marche énergétique transitionnelle mondiale, non pour leurs compétences scientifiques…
Le « réchauffement climatique » n’explique pas « la fonte des glaces et des neiges » (polaires et alpines), pour les raisons succinctement rappelées plus haut. Même en postulant le mécanisme du « rayonnement rétroactif » des molécules de CO2 atmosphérique – censées agir comme des surfaces rayonnantes et contrecarrer l’énergie infrarouge qui, autrement, se diffuserait et refroidirait l’atmosphère (comme le dicte la saine physique) –, la fonte des glaces polaires catastrophisée à tous crins par les modélisations GIEC-istes ne se produit que dans l’imaginaire réchauffiste. Réacheminer la chaleur dispersée vers le bas par « effet de serre radiatif », comme le dicte la science-fiction officielle, ne saurait accomplir le « miracle » de la grande décongélation de l’Arctique.
L’AFP, ses journalistes « vérificateurs de faits » et ses interlocuteurs scientifiques semblent principalement investis dans le colportage de la même science-fiction s’appuyant sur le rôle réchauffiste par excellence des émissions de CO2, responsables « de la fonte des glaces polaires » et « de la montée du niveau des océans ». Certes, ni l’une ni l’autre ne se produisent en réalité. Mais cela n’a pas d’importance, Al Gore avait « prophétiquement » annoncé en 2007 le dégel complet de l’Arctique d’ici 2014 à l’occasion de son discours d’acceptation du prix Nobel de la paix. Il incombe donc aux médias consciencieux de continuer à réitérer cette prédiction ridicule, abstraction faite de ce qui se passe réellement dans les contrées arctiques. Cela ne peut manquer de se produire, c’est certain, puisqu’il y a un changement climatique !
Partisans d’un dogme climatique conforme à l’information officielle, ils ne jugent donc les voix dissidentes qu’à la lumière des critères fixés par ce dernier (mais accusent autrui de « cherry picking »). Ce qu’ils s’évertuent à faire en Arctique, quelle que soit la réalité de la situation relative à l’étendue de la glace de mer groenlandaise (plus importante aujourd’hui qu’il y a 15 ans lorsque Al Gore recevait son prix Nobel) consiste à maintenir autant que possible la propagande al gorienne autour de la « disparition » des glaciers polaires ; et à continuer d’incriminer, contre toute science digne de ce nom, la concentration du CO2 atmosphérique.
La guerre idéologique menée par le lobby éco-hystérique à la combustion des énergies fossiles est actuellement en passe de produire ses lamentables et ruineux effets à travers l’Europe occidentale et les États-Unis. Cette situation, prenant la forme d’une crise énergétique qui n’avait évidemment rien d’inéluctable (un peu de recul, de raison et de science pratiquée à l’abri du lavage de cerveau climato-wokiste auraient suffi à infléchir la tendance), est une répercussion directe du culte environnemental prôné par nos dirigeants déplorables, indignes et criminels, sacrifiant les peuples – leur santé, leurs revenus, leurs droits fondamentaux – sur l’autel de la « sainte écologie politique » promulguée jour après jour par l’intermédiaire des slogans et des fadaises de la presse poubelle officielle (AFP et autres organes de pensée unique médiatique). Leur participation éhontée à la propagation de fausses nouvelles climatiques est en soi consternante. Mais, pire encore, elle nuit plus particulièrement aux plus défavorisés, à ceux qui sont déjà pauvres et quotidiennement soumis aux effets d’une escroquerie climatique qui perdure depuis trop longtemps, à coups d’impôts écolos, d’inflation des prix, de restrictions énergétiques, de baisses des retraites, et de science controuvée…
Pour terminer, je voudrais remercier un lecteur de Réseau International, Olivier, de m’avoir signalé l’existence de ce billet particulièrement artificieux de l’AFP. Sa mise en ligne le 1er août dernier m’avait échappé.
- « La canicule, une histoire qui se répète dans le temps », Revue Dynastie.
- Contrairement à la dynamique des fluctuations arctiques, la glace de mer en Antarctique se forme et se déploie considérablement en hiver, mais fond presque complètement en été. Le « réchauffement climatique » de l’hystérie carbophone n’y est cependant pour rien.
- Le National Snow and Ice Data Center (le Centre national de données sur la neige et la glace aux États-Unis) de l’université du Colorado à Boulder (et de son Institut coopératif de recherche en Sciences de l’environnement, ou CIRES en anglais).
- Les observations satellites révèlent que la glace de mer arctique s’amincit à un rythme « effrayant » – Regard sur l’Arctique (rcinet.ca).
- Le National Ice Center (le Centre national des glaces aux États-Unis).
Source : https://reseauinternational.net/afp-20minutes-msn-menteurs-climatiques-parole-darctique/
Bonjour, je suis Sébastien Renault, l’auteur de cet article (AFP, 20minutes, msn : Menteurs climatiques, parole d’Arctique). Pour vous signaler qu’il vous faudrait peut-être retélécharger le tout afin de mettre en ligne, sur votre site, la version mise à jour de mon texte. J’avais laissé quelques coquilles (dont un mot manquant), que j’ai depuis demandé à Réseau international de bien vouloir rectifier pour moi. Bien cordialement.